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Wes Anderson agrandit sa "famille" dans "Grand Budapest Hotel"

Le réalisateur Wes Anderson et les acteurs Harvey Keitel et Daphna Kastner lors de la première "Grand Budapest Hôtel" à Alice Tully Hall le 26 février 2014 à New York  [Neilson Barnard / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP] Le réalisateur Wes Anderson et les acteurs Harvey Keitel et Daphna Kastner lors de la première "Grand Budapest Hôtel" à Alice Tully Hall le 26 février 2014 à New York [Neilson Barnard / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP]

Le cinéaste américain Wes Anderson retrouve sa "famille" d'acteurs fétiches pour son dernier opus, "The Grand Budapest Hotel", et y invite de nouveaux membres comme le jeune Tony Revolori, qui fait ses débuts au cinéma avec une "masterclass" de rêve.

Une semaine après sa sortie en France, "The Grand Budapest Hotel" débarque vendredi sur les écrans nord-américains, tout auréolé de son Prix spécial du Jury au dernier festival de Berlin.

Wes Anderson, cinéaste à l'univers très codifié et immédiatement reconnaissable, est très fidèle envers sa "famille" de collaborateurs, qu'ils soient devant ou derrière la caméra.

Une famille patiemment constituée dès son premier film, Bottle Rocket (1996) et qu'il n'a cessé d'agrandir depuis, autour de ses membres fondateurs: le directeur de la photographie Robert Yeoman ou les acteurs Owen Wilson, Bill Murray, Jason Schwartzman et Luke Wilson.

Pour "The Grand Budapest Hotel", son film le plus ambitieux à ce jour, le cinéaste a fait le grand écart, en réunissant l'un des acteurs les plus respectés et talentueux de sa génération, le Britannique Ralph Fiennes, et un quasi-débutant de 17 ans, l'Américain Tony Revolori.

- "Une masterclass permanente" -

Ce dernier n'avait pour seule expérience que quelques courts métrages et une apparition dans un film indépendant, "The Perfect Game" (2009). Il a vécu le tournage avec Wes Anderson comme une "masterclass" permanente. "J'ai appris de tout le monde. Et j'ai découvert comment me comporter dans l'industrie du cinéma, à un tel niveau de qualité", déclare-t-il à l'AFP.

Devant un petit groupe de journalistes à Beverly Hills, Wes Anderson a décrit l'atmosphère familiale du tournage.

Le comédien français Mathieu Amalric le 20 février 2014 à Paris devant l'affiche du film "The Grand Budapest Hotel" mis en scène par le réalisateur Wes Anderson [Pierre Andrieu / AFP]
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Le comédien français Mathieu Amalric le 20 février 2014 à Paris devant l'affiche du film "The Grand Budapest Hotel" mis en scène par le réalisateur Wes Anderson

"Nous étions tous ensemble dans un petit hôtel que nous avions envahi, et nous avions apporté notre cuisinier", dit-il. "C'était très confortable, un petit hôtel, modeste mais formidable. D'ailleurs, nous avons fait jouer le propriétaire et sa femme dans le film".

"Je trouve simplement que c'est plus amusant d'avoir tout le monde ensemble", ajoute-t-il. Pour lui, c'est mieux que "de mettre les gens dans des camions-loges et de les voir quitter le plateau pour aller regarder la télé".

"Et je pense que les acteurs aiment ça. Il veulent se sentir impliqués", poursuit le cinéaste de 44 ans.

Tony Revolori a passé trois auditions pour décrocher le rôle. Et c'est après une rencontre avec Wes Anderson à Paris -- où vit le cinéaste -- qu'il a finalement été choisi pour interpréter Zero, garçon d'étage du Grand Budapest Hotel et compagnon d'infortune de Monsieur Gustave (Ralph Fiennes), l'homme aux clés d'or.

- L'univers de Stefan Zweig -

Le film, inspiré de l'univers de l'écrivain autrichien Stefan Zweig, s'étend de la Belle Epoque aux années 60, et retrace les aventures burlesques du duo Gustave-Zero, après la mort mystérieuse de l'une des richissimes clientes de l'hôtel.

Quand il a rencontré Tony Revolori, Wes Anderson avait déjà entièrement caractérisé le personnage de Zero et pouvait le décrire dans ses moindres détails.

"C'est comme s'il avait créé un costume et que vous n'aviez plus qu'à l'enfiler", remarque le jeune acteur. "Et il y a des poches partout. Alors vous vous demandez +Pourquoi y a-t-il une poche à cet endroit?+. Vous interrogez (Wes Anderson) et il vous explique".

Travailler avec Ralph Fiennes a également été très formateur. Selon Tony Revolori, l'acteur britannique ne s'est jamais montré paternaliste avec son jeune partenaire. La relation maître à élèves était plutôt sous-entendue. "C'était comme s'il me disait: +Regarde-moi, sois très attentif et tu apprendras beaucoup+. Et c'est ce que j'ai fait".

L'actrice Saoirse Ronan à la soirée des Oscars le 2 mars 2014 à Hollywood [Pascal Le Segretain / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP]
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L'actrice Saoirse Ronan à la soirée des Oscars le 2 mars 2014 à Hollywood

Parfois, le jeune acteur a ouvertement demandé conseil à son aîné, notamment pour la scène du baiser avec sa dulcinée (Saoirse Ronan) qui le stressait particulièrement. Ralph Fiennes a alors cité Sean Connery, qui déclarait à ses partenaires, avant les scènes d'amour: "Pardonnez-moi si je suis excité, et désolé si je ne le suis pas".

"Je n'ai pas dit cela (à Saoirse Ronan) mais cela m'a fait rire", remarque Tony Revolori. "J'avais besoin que quelqu'un fasse une blague sur le sujet. A partir de ce moment-là, je me suis senti à l'aise. (Ralph Fiennes) savait exactement ce dont j'avais besoin".

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