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Le camp Sarkozy se reprend à rêver mais l'inquiétude persiste

Après son passage sur France 2, les partisans de Nicolas Sarkozy se prennent à nouveau à rêver d'une remontée de leur champion sur François Hollande, mais son mea culpa et son coup de barre à droite laissent sceptiques les experts ainsi qu'une partie de son camp[AFP]

Après son passage sur France 2, les partisans de Nicolas Sarkozy se prennent à nouveau à rêver d'une remontée de leur champion sur François Hollande, mais son mea culpa et son coup de barre à droite laissent sceptiques les experts ainsi qu'une partie de son camp.

L'opération "second souffle" engagée mardi soir par le président candidat pendant trois longues heures aura au moins remonté le moral des troupes. Depuis plusieurs jours, les sondages d'intentions de vote se succédaient comme autant de mauvaises nouvelles pour la majorité. Au point de plomber sérieusement l'ambiance. D'urgence, il fallait inverser la tendance.

"C'était un moment important de télévision et un moment important de la campagne", s'est réjoui mercredi le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, saluant "un président convaincant, éclairant, efficace". "Un tournant", assure le "M. sondage" de l'état-major du candidat Sarkozy, Guillaume Peltier.

Sur ses trois heures de prestation télévisée, le chef de l'Etat a passé un long moment à expier, avec plus ou moins de facilité, les fautes qui ont fait de lui le président le plus impopulaire de la Ve République.

De la soirée du Fouquet's au célébre "casse-toi pauvre con" du salon de l'agriculture 2008, en passant par ses vacances sur le yacht de Vincent Bolloré ou la candidature calamiteuse de son fils Jean à l'Epad, il n'a éludé aucun écart et surtout promis qu'on ne l'y reprendrait plus.

Avec l'espoir de redorer un peu de son blason et de couper l'herbe sous le pied de la gauche qui, dixit sa porte-parole Nathalie Kosciusko-Morizet, veut réduire le scrutin à "un référendum anti-Sarkozy".

"Il a pris à bras le corps les raisons de son divorce avec les Français et compris que c'était nécessaire pour renouer avec eux", résume le politologue Stéphane Rozès (Cap), "tout l'enjeu, c'est la capacité d'oubli et de pardon des Français".

Cette épreuve de contrition a été accueillie avec un "ouf" de soulagement à droite. "Nous pourrons dorénavant répondre aux questions des Français", se satisfait un ministre, "on ne peut pas résumer son quinquennat à ces quelques jours".

D'autres en revanche ne croient guère à une embellie. En pointant du doigt certaines des sèches répliques à son contradicteur d'un soir Laurent Fabius. "Ses écarts de comportement ne seront jamais effacés, il ne changera pas", tranche un responsable centriste, "pas plus que son bilan".

Mais, plus que ce "boulet", ainsi que le lui a lancé mardi l'ex-Premier ministre socialiste, ce sont ses clins d'oeil appuyés aux électeurs du Front national qui perturbent toute une frange de sa majorité.

Malgré les mises en garde, Nicolas Sarkozy a confirmé mardi soir ce virage à droite sur le thème de l'immigration, en annonçant sa volonté de sabrer les droits sociaux des immigrés et de diviser par deux le nombre d'étrangers accueillis chaque année en France.

"Il faut être prudent", s'alarme un centriste, "ces propositions donnent raison à Marine Le Pen sur des sujets sur lesquels on a toujours dit qu'elle racontait n'importe quoi". "Quand on parle de halal c'est le FN qui monte", enrage aussi un ministre, "il faut tourner la page".

Même si son mordant à l'endroit de François Hollande a réjoui, cette prestation de Nicolas Sarkozy est loin d'avoir apaisé toutes les angoisses. Avant un passage sur TF1 lundi, tous les espoirs reposent maintenant sur le grand meeting de dimanche à Villepinte (Seine-Saint-Denis).

De quoi entretenir la flamme. Pas encore d'envisager une victoire. "Il reste un trou de chat", juge un ministre, "parce qu'en face il n'y a pas de ferveur". "Aujourd'hui, le point est de savoir si on perd à 48% ou à 42%", tranche un élu de l'UMP, "ce n'est pas tout à fait la même chose".

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