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La dérive meurtrière de Merah, un défi pour la classe politique

La presse s'accorde jeudi pour dire que la dérive meurtrière de Mohamed Merah est un défi pour la classe politique française en pleine campagne présidentielle et qu'il y aura un avant et un après Toulouse.[AFP]

La presse s'accorde jeudi pour dire que la dérive meurtrière de Mohamed Merah est un défi pour la classe politique française en pleine campagne présidentielle et qu'il y aura un avant et un après Toulouse.

"Le défi lancé à la classe politique (...) constitue un test de la cohésion nationale", écrit Nicolas Barre dans Les Echos. Selon l'éditorialiste "la tentation de récupérer l'émotion ou de désigner des coupables est forte" mais cette tentation "c'est la victoire absolue du terrorisme".

"Deuil et unité nationale deviennent vite hypocrisie et piège" pour Jean-Emmanuel Ducoin de L'Humanité, rappelant que ces "meurtres inqualifiables" sont "aussi les stigmates des folies d'une époque qui provoquent la République elle-même".

Dans Libération, Nicolas Demorand souhaite qu'"une fois chassé, le naturel ne revienne pas au galop. Que certains mots, certains discours disparaissent définitivement de la vie publique".

Plusieurs éditorialistes reconnaissent que "la campagne va changer de ton" et qu'il "y aura un avant et un après-Toulouse" comme l'écrit Philippe Marcacci de L'Est Républicain pour qui "il s'agit d'une véritable déflagration".

Selon Daniel Ruiz (La Montagne), "Nicolas Sarkozy ne peut plus tenir le discours de l'unité nationale et taper sur les socialistes en faisant le procès en incompétence de François Hollande et la gauche doit reconnaître que la République a été bien tenue pendant ces heures difficiles".

Bruno Dive (Sud Ouest) juge cependant que cette dérive meurtrière "a permis au candidat sortant de reprendre ses habits de chef d'Etat" et selon lui, "il paraît "raisonnable" de penser le cours de la campagne présidentielle a été "modifié au profit de Nicolas Sarkozy".

Le président de la République sort "grand vainqueur de cette difficile passe", assure Philippe Waucampt dans Le Républicain Lorrain.

Pour certains, la sécurité, le communautarisme et le terrorisme reviennent au coeur de la campagne.

"La question du terrorisme vient de s'inviter dans le débat politique", estime Patrick Pépin dans Nord Eclair.

Paul-Henri du Limbert affirme pour sa part dans Le Figaro que "les sept morts de Toulouse et de Montauban viennent rappeler à ceux qui pouvaient encore en douter que le mal qui ronge la République n'est pas un +fantasme+".

"Si l'on veut éviter la répétition de l'immense drame de Toulouse, il faut être intransigeant" avec le communautarisme, ajoute-t-il.

"Entre les rêveurs qui ne veulent rien voir au nom des grands principes" note Patrice Chabanet du Journal de la Haute-Marne, "et les maximalistes qui détectent en chaque musulman un membre potentiel d'al-Qaïda, il est difficile de voir émerger des propositions de solutions efficaces et crédibles".

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