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Les Algériens de France votent pour élire leurs députés en Algérie

Des Algériens de France votent à Bobigny, en banlieue parisienne, le 8 mai 2012[AFP]

"C'est notre manière d'exister", de nous sentir "impliqués dans la politique de l'Algérie": 800.000 Algériens vivant en France ont commencé à voter mardi pour élire leurs députés à Alger.

Le doigt marqué à l'encre indélébile, preuve qu'ils ont exercé leur devoir civique, les électeurs, parmi lesquels de nombreux Chibanis (travailleurs retraités), sortaient mardi matin du consulat de Bobigny, où 90.000 électeurs sont appelés à voter.

"Je vote pour essayer de faire changer les choses", explique Nadia Chelgouf, 38 ans, professeure des écoles: "Les billets d'avion, le coût de la vie, tout est trop cher", estime-t-elle.

A l'ancien siège du consulat d'Algérie, dans le 19ème arrondissement de Paris, "les bureaux ont ouvert à 08h00 pétantes, mais il y avait déjà environ 300 personnes qui attendaient, la file allait jusqu'au coin de la rue", décrit le Consul général d'Algérie à Paris, Rachid Ouali.

"On vote pour le changement, la paix, le travail pour les jeunes", dans un pays où 75% de la population a moins de 30 ans, égrène à la sortie du bureau de vote Mira Cherchari, 55 ans, venue en famille. "On veut se sentir impliqués dans la politique de l'Algérie", renchérit sa fille, Fatima-Zohra, 24 ans, étudiante en droit. "C'est notre manière d'exister", glisse-t-elle.

"Des billets d'avion moins chers", "un rapatriement des corps en Algérie plus facile et moins coûteux", "du changement": certains mots semblent sur toutes les lèvres.

Observateurs

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Les 489.545 électeurs de la zone 1 (moitié nord de la France) ont le choix entre 23 listes lors de ce scrutin proportionnel majoritaire à un tour.

Les 311.963 autres électeurs de la zone 2 (moitié sud) choisiront eux entre 18 listes. Au final, quatre députés seront élus en France pour représenter leurs concitoyens à l'Assemblée populaire nationale (APN) à Alger qui va compter 462 sièges. En Algérie, ces élections se dérouleront le 10 mai.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a exhorté mardi à Sétif (est) ses compatriotes à élire jeudi une nouvelle assemblée nationale représentative des différents courants politiques du pays.

Après s'être emparé de plusieurs listes et avant de glisser le précieux bulletin dans l'urne, les votants apposent leur index gauche trempé dans l'encre bleue sur le registre d'émargement, sous le contrôle d'observateurs, qui veillent à la bonne tenue du scrutin.

Une représentante de la commission de supervision, crée cette année et composée de magistrats, "est venue inspecter le dispositif", précise Chérif Oualid, consul d'Algérie à Bobigny (Seine-Saint-Denis).

"Au bureau n°1, on a fait sortir un assesseur qui appelait à voter pour un candidat, mais c'est plus un cas isolé qu'une tendance", relève Essaïd Aknine, l'un des 25 observateurs à Bobigny et membre du Front des forces socialistes (FFS).

"On est dans les balbutiements de la démocratie", déplore Chafia Mentalechta, tête de liste de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS) et seule femme tête de liste à ces élections.

Outre la transparence, l'abstention, traditionnellement élevée en France, est un autre enjeu de ces élections.

Cette année, les électeurs n'ont que trois jours pour voter et non six comme d'habitude, la durée de la consultation, prévue initialement du 5 au 10 mai, ayant été réduite à la demande des autorités françaises en raison du second tour de la présidentielle le 6 mai.

Première communauté étrangère dans l'Hexagone, les Algériens (binationaux et résidents) seraient plus de trois millions, selon des sources consulaires algériennes.

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