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Fillon quitte Matignon avec l’Elysée en ligne de mire

François Fillon, ancien premier ministre, à la sortie du dernier conseil des ministres du mandat.[LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Pour François Fillon, ce n’est qu’un au revoir. L’unique Premier ministre du quinquennat de Nicolas Sarkozy a présenté hier la démission de son gouvernement.

Officiellement, a-t-il assuré devant les députés UMP, «la priorité des priorités est de nous mobiliser totalement sur les législatives». Mais, selon certains, François Fillon serait déjà engagé sur une route qui pourrait le mener, échelon par échelon, bien au-delà du scrutin du mois de juin. Un parcours qui a pour horizon à peine voilé l’Elysée. Retour sur le duo Fillon-Sarkozy.

D’abord l’Assemblée… 
Pour le moment, place aux législatives. Après 30 ans dans la Sarthe, François Fillon se présente en juin à Paris, dans la deuxième circonscription. L’ancien Premier ministre devrait la conquérir sans effort, puisqu’elle est acquise à la droite. La campagne lui laissera donc le temps d’assumer «sa place de leader politique de l’UMP à Paris» en «accompagnant les autres candidats», assure le député filloniste et maire du XVe arrondissement de Paris, Philippe Goujon. 
Il pourrait ainsi engranger des soutiens qui devraient s’avérer précieux pour la prochaine étape : l’UMP élira à l’automne son nouveau président, qui succédera à Nicolas Sarkozy. Pour le moment, législatives obligent, l’heure est au «rassemblement», affirme l’entourage de François Fillon. 
Celui-ci n’a d’ailleurs pas évoqué publiquement le souhait de prendre la tête du parti. Mais «on peut penser qu’il jouera un rôle, qu’il y a une réflexion sur sa candidature», reconnaît un de ses proches, qui croit percevoir «une envie de Fillon au sein de notre famille politique». Seul souci, il devra à cette occasion affronter Jean-François Copé, l’actuel secrétaire général de l’UMP, à l’inimitié notoire envers l’ancien Premier ministre. La partie est donc loin d’être gagnée, l’ennemi intime n’ayant «pas démérité lors de la présidentielle», reconnaît Vincent Roger, conseiller de Paris et fidèle parmi les fidèles. 
 
… puis Paris et l’Elysée ? 
Mais la présidence de l’UMP n’est pas le seul tremplin vers l’Elysée. Nombre de ses proches le verraient bien partir, en 2014, à la conquête de la mairie de Paris. Un challenge plus délicat que celui des législatives cette année, la gauche étant à la tête de la capitale depuis 2001. Là encore, le principal intéressé, toujours discret, n’a pas fait part ouvertement de ses intentions. Mais pour Philippe Goujon, «nous avons besoin dans la capitale d’un homme de cette stature, qui puisse parler d’égal à égal avec les chefs d’Etat du monde entier.» D’autant plus que personne n’ignore que Paris fut un formidable tremplin pour Jacques Chirac. «Le poste permet d’avoir des contacts à tous les échelons de l’Etat», reconnaît un des proches de François Fillon. Le «collaborateur» de Nicolas Sarkozy pourra-t-il alors se muer en président ? • 
 
Repères 
1981 : député de la Sarthe. A 27 ans, il est le plus jeune député de l’Assemblée nationale. Il y rencontre Philippe Séguin, qui deviendra son mentor en politique. 
1993 : ministre de l’Enseignement supérieur. Membre du gouvernement Balladur, il soutient ce dernier face à Jacques Chirac, en 1995, mais figurera tout de même au gouvernement Juppé, comme ministre des Technologies de l’information et de la Poste. 
Dans le gouvernement Raffarin, à partir de 2002, il sera ministre des Affaires sociales, puis ministre de l’Education nationale. 
2007 : Premier ministre. Il est nommé après avoir participé à la mise au point du programme de Nicolas Sarkozy. Malgré plusieurs remaniements, il reste à Matignon pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy. 

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