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Parti pirate : "Défendre les droits des citoyens"

Candidat aux législatives dans les Yvelines, Maxime Rouquet espère que le Parti Pirate parviendra à s'imposer dans le paysage politique français. [MATTIS MEICHLER ]

Le Parti Pirate (PP) trace son sillon en Europe. Après avoir obtenu deux députés européens en Suède, il est en train de s’imposer comme l’une des principales forces politiques en Allemagne, où il est présent dans quatre parlements régionaux. Il espère désormais s’imposer en France, où il présente 101 candidats aux législatives. Co-président du Parti Pirate français et candidat dans la 10e circonscription des Yvelines, Maxime Rouquet, 26 ans, espère que le scrutin permettra à sa formation de faire connaître ses idées. 

Pourquoi avez-vous rejoint le Parti pirate ?

J’ai découvert les pirates en 2009, lors du procès contre le site Pirate Bay en Suède, qui a coïncidé avec la montée en puissance du Parti pirate. Venant du domaine de l’informatique, j’ai constaté ensuite avec Hadopi que les lois pouvaient être mal ficelées. Très peu de députés étaient présents au vote de ces lois. Et beaucoup ne connaissaient pas bien le dossier. Ensuite, quand j’ai exploré d’autres domaines, j’ai fait le même constat. En 2009, j’ai ainsi décidé de me présenter sous les couleurs du Parti Pirate aux législatives partielles dans les Yvelines, où j’ai fait plus de 2%.

En dehors du domaine informatique, quels principes défend le Parti ?

Le Parti Pirate défend les libertés et les droits fondamentaux, la transparence dans tous les domaines, notamment dans la vie politique, le libre accès au savoir et à la culture, et entend lutter contre les monopoles privés. L’objectif est de défendre les droits des citoyens contre les intérêts privés.

Comment fonctionne le Parti ?

Beaucoup de gens adhèrent au parti pour son fonctionnement interne, qui se caractérise par un retour aux fondamentaux de la démocratie. Il est intéressant de pouvoir élaborer des propositions, pas seulement de les voter. Au sein du parti, n’importe qui peut proposer une mesure, qui est ensuite soumise au vote. C’est le principe de la « démocratie liquide ». Nous avons un logiciel mis au point au départ par les Pirates allemands, «Liquid Feedback », qui permet à chacun de faire des propositions après s’être connecté. Et les adhérents ont aussi leur mot à dire sur les membres de la direction – collégiale – avec la possibilité de les révoquer à tout moment.

Partagez-vous des liens avec les mouvements comme Anonymous ou les Indignés ?

Plusieurs personnes au sein du parti de revendiquent de ces mouvements. Le PP défend globalement les mêmes idées mais avec une démarche différente, et complémentaire. On ne se présente pas comme concurrents des associations, mais nous pouvons défendre les mêmes idées via les élections.

Quel est l’objectif du PP pour ces législatives ?

Il sera difficile d’avoir des élus, car le système électoral fait qu’il faut arriver premier dans une circonscription. A moins de présenter une personnalité connue, c’est donc quasi-impossible. Il s’agit de notre première élection nationale, on en est encore au système du « do it yourself ». La plupart des candidats ne pourra ainsi pas imprimer de bulletins de vote, car cela coûte trop cher : nous proposons donc d’imprimer les bulletins via Internet. On a mis du temps pour se rapprocher d’une structure solide. Mais, alors que nous n’étions que 200 adhérents au début de l’année, aujourd’hui nous sommes plus de 600.

Comment comptez-vous imposer vos idées sans disposer d’une majorité ?

On peut appeler à voter contre certains partis sur des sujets précis. Le but n’est pas de prendre position sur tous les sujets : nous ne nous revendiquons pas comme un parti de gouvernement. Mais si nous disposons de quelques élus, lorsque une loi particulière passe au Parlement, nous pourrions servir d’arbitre pour la bloquer. Même en restant minoritaires, nous pourrions ainsi peser au Parlement.

Quels sont vos prochains objectifs ?

Nous pourrons espérer faire mieux aux européennes de 2014, lorsque les Partis Pirates européens présenteront un programme commun, le système de scrutin se rapprochant alors plus d’une proportionnelle. 

 

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