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Bayrou jouera son avenir politique dans une triangulaire

Le président du Modem François Bayrou vote le 10 juin 2012 à Pau[AFP]

Le leader centriste François Bayrou, arrivé dimanche derrière la candidate PS dans sa circonscription béarnaise, jouera son avenir politique la semaine prochaine dans une partie difficile, car il devra également affronter un candidat UMP dans une triangulaire.

François Bayrou a obtenu 23,63% des suffrages exprimés dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Il arrive loin derrière la candidate socialiste Nathalie Chabanne (34,90%) et peu devant le candidat UMP, Eric Saubatte (21,71%) qui, compte-tenu de la forte participation (62,80% de votants), pourra se maintenir au deuxième tour.

Le patron de l'UMP Jean-François Copé a confirmé dimanche soir que tous les candidats de son parti se maintiendraient au second tour partout où ils pourraient le faire.

C'est le pire des scénarios pour le patron du MoDem dont l'avenir sur les bancs de l'Assemblée nationale semble de plus en plus compromis, même si un rebondissement n'est jamais à exclure.

En effet, selon le dernier sondage de Ifop, dans l'hypothèse d'une triangulaire, l'élu béarnais recueillerait 33% des suffrages, contre 43% pour Mme Chabanne et 24% pour le candidat UMP.

En se déclarant à l'entre-deux tours de la présidentielle pour François Hollande, François Bayrou avait fait un choix historique rompant avec des décennies d'alliance entre le centre et la droite. Mais ce choix, qui a déboussolé une partie de son électorat, a provoqué les foudres de la droite qui a maintenu un candidat UMP dans sa circonscription.

Il ne lui a pas pour autant attiré les faveurs du PS qui lui a opposé une jeune inspectrice des finances de 39 ans, sans toutefois apporter à cette dernière sur le terrain le soutien de ténors du parti.

Un échec aux législatives affaiblirait considérablement la position du président du MoDem qui s'est toujours élevé contre la bi-polarisation de la vie politique. Il perdrait non seulement une tribune à l'Assemblée mais également la légitimité que confère l'onction d'un suffrage national, n'étant plus que conseiller municipal de Pau.

Cet échec pourrait également conduire à un éclatement du MoDem dont les principales figures sont divisées sur la stratégie du parti, entre partisans d'une alliance avec la majorité PS, les indépendants, et ceux qui voudraient participer à un groupe centriste avec les frères ennemis du centre-droit.

Encore faudrait-il que le MoDem ait des élus et puisse trouver un accord avec les centristes de droite, partenaires de l'ex-majorité, qui eux aussi ont abordé les législatives dans la division avec de nombreuses personnalités menacées.

Parmi celle-ci figurent les Nouveau centre Jean-Christophe Lagarde, numéro 2 du NC, et André Santini, ainsi que les radicaux Laurent Hénart, numéro 2 du PR, et Yves Jego. L'ex-ministre Rama Yade (PR) ne semble pas en position de faire son entrée à l'Assemblée en l'emportant dans les Hauts-de-Seine.

Au sein des partis centristes, le MoDem présentait 400 candidats sous le label du "Centre pour la France", crédité de 1,5% des suffrages.

Le Nouveau centre d'Hervé Morin, qui comptait 24 députés sortants et 2 apparentés, a présenté 83 candidats dont 15 députés sortants. L'ancien ministre de la Défense était dimanche soir en ballottage favorable (38,40%) dans l'Eure.

Mais son parti est lui aussi en proie à des divisions, six de ses principaux ténors ayant rejoint les radicaux dans une nouvelle association. Parmi eux figurent François Sauvadet, Jean-Christophe Lagarde et Maurice Leroy. Ce dernier est arrivé dimanche en tête avec 43,46%.

Le parti radical de Jean-Louis Borloo, qui avait 21 députés dans la précédente assemblée, affiche 89 candidats dont 16 députés sortants. L'ancien ministre de l'Ecologie était dimanche en ballottage favorable à l'issue du 1er tour avec 42,99% à Valenciennes.

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