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Jean-Luc Mélenchon mis en examen pour injures contre Marine Le Pen

Jean-Luc Mélenchon, le 27 mars 2012 à Lille[AFP/Archives]

Le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon a été mis en examen jeudi pour "injures" à la suite d'une plainte de la présidente du Front national, Marine Le Pen, qu'il a accusée d'instrumentaliser la justice.

Interrogé en 2011 sur des sondages plaçant Mme Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon avait lancé: "Pourquoi voulez-vous que le peuple français soit le seul peuple qui ait envie d'avoir un fasciste à sa tête, pourquoi ils seraient comme ça les Français ?"

La candidate du FN avait dans la foulée saisi le doyen des juges d'instruction de Paris d'une plainte pour "injures publiques", reprochant à M. Mélenchon d'avoir utilisé le terme "fasciste" pour la qualifier.

"Fasciste n'est pas une injure, c'est une caractérisation politique (...) qui est une description d'un processus, d'une identité politique caractérisée par des faits extrêmement précis", a répliqué jeudi M. Mélenchon après sa mise en examen, citant notamment "la haine et le refus des mouvements ouvriers organisés".

"C'est très typique de l'attitude du Front national qui ne cesse de dénoncer les syndicats comme corrompus, comme vendus au patronat", a-t-il poursuivi. "Deuxièmement, c'est une vision de l'organisation de la société par corporation. Voilà ce qu'est le fascisme historiquement".

"J'estime donc que personne n'a à se sentir injurié dès lors qu'il est l'objet d'une caractérisation", a-t-il poursuivi, en accusant son adversaire lors de la présidentielle et des législatives dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais (Hénin-Beaumont) d'instrumentaliser la justice.

"Je pense que la madame a dû venir jusqu'ici dans un moment d'emportement mal maîtrisé et qu'elle va bientôt découvrir que les tribunaux ne sont pas à son service pour éliminer ses adversaires", a-t-il poursuivi.

La mise en examen d'une personne visée par une plainte pour injure ou diffamation est presque automatique, l'affaire se réglant ensuite devant le tribunal.

"Mme Le Pen cherche à se notabiliser depuis plus d'un an. Elle avait un plan com' qui consistait à ne plus se faire traiter ou caractériser d'extrême droite, de fasciste", a estimé Me Raquel Garrido, l'avocate de M. Mélenchon. "Elle veut que son plan com' soit mis en oeuvre, mis en force par la justice. C'est ça l'enjeu".

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