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Politique: l'UMP planche sur ses "valeurs" après la défaite

Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé (d) arrivent à l'Assemblée nationale, le 20 juin 2012[AFP/Archives]

Le groupe de travail sur "les valeurs" de l'UMP, voulu par Jean-François Copé après les deux défaites électorales, a entamé ses travaux mardi, la plupart des intervenants rejetant clairement "l'inventaire" du quinquennat Sarkozy réclamé par certains.

Pendant un mois, la centaine de membres (parlementaires, ex-ministres, membres du bureau politique...) de ce groupe de travail vont se réunir à huis clos chaque jeudi matin pour élaborer une nouvelle "charte des valeurs de l'UMP", qui remplacera celle datant de 2002, à la création du parti.

La nouvelle charte sera validée par le dernier bureau politique de l'UMP, fin juillet, avant la pause estivale, ou par le premier de la rentrée, début septembre.

"On ne va pas faire un programme électoral mais un texte sur les valeurs", a indiqué d'emblée le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, selon des participants à cette première séance de travaux pratiques. Etaient présents plusieurs ténors du parti comme Gérard Longuet, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Bruno Le Maire, Rachida Dati, Henri Guaino, Thierry Mariani et Nathalie Kosciusko-Morizet.

Alors que plusieurs voix --dont Roselyne Bachelot, proche de François Fillon (tous deux absents mardi)-- ont réclamé ces derniers jours un "inventaire" des années Sarkozy, plusieurs intervenants se sont élevés contre ces demandes.

"Il serait suicidaire de se diviser sur quelque chose qui nous unissait hier! Si d'aventure certains montaient au créneau sur le droit d'inventaire, avec ma liberté de député je monterais au créneau pour défendre le bilan" de l'ancien président, a prévenu Patrick Ollier.

"Le reniement est interdit !", a renchéri le député-maire de Nice Christian Estrosi. "Plus qu'un devoir d'inventaire, on a surtout, maintenant, un devoir d'opposition", a fait valoir l'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire.

Lui aussi opposé à tout "inventaire", Marc-Philippe Daubresse a insisté sur la nécessité de "renforcer le ciment" à l'UMP entre ses différentes composantes, en soulignant qu'il y avait "plus de centristes ici à l'UMP qu'à côté", sous-entendu dans le groupe de l'Union des démocrates et indépendants (UDI) de son ami Jean-Louis Borloo.

Très critique pendant le week-end sur la stratégie de la campagne présidentielle, l'ancienne porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, a jugé que "les mots +inventaire+ et +valeurs+ étaient piégeux".

"Chacun met des choses différentes derrière ces mots, donc il y a des débats qu'on doit placer derrière nous pour pouvoir parler justement d'autre chose" que de la stratégie vis-à-vis du Front national, notamment, a-t-elle ajouté.

Après la "liberté", la "responsabilité" et la "solidarité", inscrites dans les "valeurs" de la charte de 2002, M. Copé, qui "va tenir la plume de ce nouveau document" à "écrire dans un contexte d'opposition", veut désormais une ligne axée autour du "triptyque générosité-courage-fermeté".

"Je ne veux pas d'une ligne à l'eau tiède mais d'une vraie ligne politique", a-t-il confié en petit comité, estimant que le "ni-ni" (ni FN ni gauche) adopté par l'UMP entre les deux tours des législatives et remis en question, notamment par M. Fillon, n'est "pas caduc".

"On nous prédit depuis des mois l'explosion de l'UMP, mais je constate que l'ambiance est plutôt assez bonne, dans un contexte assez difficile", a ajouté M. Copé, qui veillera à ce que "la prise de parole", qu'il "encourage" à l'UMP, "ne tourne pas au règlement de comptes anti-Nicolas Sarkozy".

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