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Troisième vague de départs d'un NPA en crise

Olivier Besancenot, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), le 29 mars 2012 à Paris[AFP/Archives]

A peine plus de trois ans après sa fondation, le Nouveau parti anticapitaliste d'Olivier Besancenot voit partir ce week-end des ex-dirigeants et militants vers le Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, nouvel épisode d'une crise apparue aux européennes de juin 2009.

C'est pourtant dans l'euphorie que le NPA avait été créé en février 2009, avec plus de 9.000 militants revendiqués autour du populaire facteur (3.000 à la LCR). Mais dès les européennes puis aux régionales de 2010 (avec la polémique autour de la candidate voilée), le FG supplante le NPA jusqu'aux 11,1% de M. Mélenchon à la présidentielle, dix fois plus que Philippe Poutou.

Aujourd'hui, le parti d'extrême gauche ne compte plus que 3 à 4.000 militants, selon la direction. Ses mauvais résultats aux législatives (0,98%, Lutte ouvrière inclus) lui ont aussi fait perdre son financement public (900.000 euros par an depuis 2007), d'où une nouvelle souscription et une hausse des cotisations.

Minimisant la débâcle, Alain Krivine, figure historique du parti, analyse : le NPA (seulement 80 élus municipaux) "a été mis en avant de façon outrancière" par les médias à sa création, les scores de M. Besancenot en 2002 et 2007 (plus de 4%) n'avaient "pas de sens réel", "ça nous a déformés".

L'hémorragie en tout cas se poursuit. Après des mois d'hésitations, c'est l'ex-bras droit d'Olivier Besancenot, Pierre-François Grond, l'ex-porte-parole Myriam Martin et leurs amis du courant "Gauche anticapitaliste" (GA) qui quittent un parti ayant échoué dans son pari initial de fédérer autour de lui.

Une troisième vague de départs vers le FG après "Gauche unitaire" de Christian Picquet en 2009 et "Convergences et alternative" en 2010.

L'objectif pour GA, satisfait de voir le PCF renoncer à entrer au gouvernement, est de "rassembler une gauche anti-austéritaire indépendante du PS" face à la crise et la menace du FN, comme le mouvement de gauche radicale Syriza en Grèce, expliquait M. Grond à l'AFP mi-juin.

Le départ de ceux qui ont déjà soutenu M. Mélenchon à la présidentielle, sera officialisé ce week-end en conférence nationale du NPA à Nanterre.

"Tout a explosé quand Besancenot, élément unificateur, a décidé de ne pas être candidat", "le désaccord était caché mais ancien", reconnaît M. Krivine qui tente de dédramatiser : s'il est "gênant" qu'une partie de la relève dirigeante (beaucoup de quadragénaires) s'en aille, ils ne seront au total "que 150 militants" à partir.

Mais à GA qui représentait 40% au congrès de juin 2011 et a récemment récupéré 550.000 euros après répartition des dotations publiques et du patrimoine de la LCR, on parle plutôt de "plusieurs centaines" de départs, beaucoup ayant déjà franchi le pas.

Le Parti de gauche se réjouit de ces arrivées au FG, Eric Coquerel jugeant que le NPA a été "éradiqué par son erreur stratégique" : "attirer sur l'unité avant de la refuser".

Le parti de M. Mélenchon aimerait que GA le rejoigne, mais l'idée n'emballe pas le courant du NPA qui se voit plutôt, selon Ingrid Hayes, en "troisième pôle" du FG avec "la Fédération" de Clémentine Autain ou les Alternatifs, pour un meilleur équilibre entre PCF et PG.

Au FG, "nos copains vont être bouffés", pense M. Krivine qui veut croire en une "nouvelle dynamique" du NPA dans la rue. "On va aider à organiser la défiance vis-à-vis de François Hollande", dit-il, soulignant que MM. Besancenot et Poutou "continuent, eux, à faire le tour des entreprises en lutte".

Et alors que les députés FG se sont abstenus de voter la confiance au Premier ministre, le NPA attaque : "comment peut-on s'abstenir face à l'austérité? On ne peut que la refuser!"

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