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Pour Jean-Marie Le Pen, Marine est "une petite bourgeoise"

La présidente du Front national Marine Le Pen au côté de son père, l'ex-leader du parti d'extrême droite, le 18 février 2012 à Lille (nord)[AFP]

L'ancien leader du Front national Jean-Marie Le Pen décrit sa fille, Marine Le Pen, qui lui a succédé à la tête du Front National, comme une "petite bourgeoise", dans une interview publiée vendredi par le quotidien britannique The Times.

"Je suis un homme du peuple. Je viens d'une famille de paysans et de pêcheurs (...) J'ai été officier dans un régiment de parachutistes, j'ai eu une vie virile, c'est le moins que l'on puisse dire. Ma fille, quoi qu'elle puisse en dire, est une petite bourgeoise", affirme au quotidien britannique The Times l'ancien président du Front National âgé de 84 ans.

Selon lui, l'élite parisienne le considère comme un être "grossier" et "inquiétant" mais accepte sa fille en raison de sa bonne éducation.

"Mon image de diable s'est méthodiquement et avec ténacité imposée dans le monde politique français. Ma réputation d'antisémite a été créée artificiellement", déclare M. Le Pen au Times. "Mais ce n'est pas Jean-Marie Le Pen qui est le diable à leurs yeux, c'est le défenseur de la Nation", ajoute-t-il. Et le chef historique de l'extrême droite française d'expliquer le succès de sa fille dans la dédiabolisation du parti par le fait que "c'est une femme".

"La stratégie de Marine est de fournir à nos adversaires le moins d'angles d'attaque possibles. Par exemple, tous ces courageux et dynamiques militants qui se sont fait remarquer parce qu'ils avaient le crâne rasé ont été écartés", explique Jean-Marie Le Pen au Times.

Montant progressivement en puissance dans l'ombre d'un père vieillissant, fondateur du FN en 1972, Marine Le Pen, 43 ans, s'était imposée en janvier 2011 à la tête du parti d'extrême droite. Lors du premier tour de l'élection présidentielle française en avril dernier, elle était arrivée en troisième position avec près de 18% des suffrages.

Pour M. Le Pen, le FN n'a pas réellement changé et reste attaché à la défense de l'Etat nation contre la mondialisation, en général, et les "vagues déferlantes" d'immigrés musulmans, en particulier. La démographie en Europe est "un handicap mortel" qui va faire des Européens des esclaves des radicaux islamistes. "Le maître sera l'Islam. Si les islamistes deviennent majoritaires en France, ce sera la Charia", avertit-il, avant d'affirmer au Times que la communauté nord-africaine en France est responsable de la plupart des crimes commis dans le pays.

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