L’emploi, l’emploi et encore l’emploi. En cette rentrée, c’est le sujet qui hante l’esprit des Français. C’est logiquement sur ce thème qu’ils attendent François Hollande, invité dimanche soir du JT de TF1 pendant une vingtaine de minutes.
Globalement, les résultats du sondage CSA pour Direct Matin montrent que les questions économiques et sociales doivent être, pour l’opinion, au cœur de l’intervention et de l’action du chef de l’Etat. Alors qu’en 2007, Nicolas Sarkozy était attendu sur le pouvoir d’achat, la lutte contre le chômage arrive aujourd’hui en tête des préoccupations des Français (59 %) devant la hausse des prix (57 %) et les perspectives économiques (43 %).
Les premiers thèmes sont encore plus majoritaires dans l’électorat de François Hollande (71 et 60 %) et Jean-Luc Mélenchon (81 et 77 %) tandis que les électeurs de Nicolas Sarkozy placent les trois problématiques à égalité. «Au regard de l’actualité récente comme le cap des trois millions de chômeurs franchi et la polémique sur les prix de l’essence, c’est un résultat conforme à ce que l’on ressent», explique Yves-Marie Cann, directeur d’études à l’institut CSA.
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Une popularité à reconstruire
A l’inverse, la situation en Syrie (4 %) ou les sujets polémiques d’août comme l’attitude du gouvernement face aux Roms (5 %) et le nucléaire (7 %) sont en queue de classement. «Les Français ont ressenti un décalage entre les sujets qui ont donné lieu à une prise de parole de l’exécutif et les enjeux qui les concernent. Ce qui explique la baisse de popularité de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault», analyse le sondeur.
Les Français attendent désormais que le couple exécutif se recentre sur leurs problèmes. «Pour l’heure, ils continuent d’imputer les mauvais résultats économiques au gouvernement précédent mais ça ne va pas durer. Ils sont impatients, ils veulent de l’action», ajoute Yves-Marie Cann. «On doit leur expliquer pourquoi on a commencé par des mesures d’urgence et qu’on s’attaque désormais aux réformes structurelles», ajoute un conseiller du chef de l’Etat.
Hollande change de tempo
Cette séquence de pédagogie entamée vendredi dernier lors de son discours de rentrée à Châlons-en-Champagne va se poursuivre dimanche soir. François Hollande rappellera «quelle est son ambition pour la France et clarifiera la feuille de route de l’exécutif».
Pour contrer les accusations d’immobilisme, le chef de l’Etat a également décidé d’avancer de deux semaines la session extraordinaire du Parlement. Elle s’ouvrira mardi et sera justement consacrée aux nouvelles mesures pour l’emploi.
«Le premier texte discuté sera le projet de loi sur les emplois d’avenir, suivi du contrat de génération. Et la conférence sociale a pris à bras-le-corps la question de la sécurisation de l’emploi. D’ailleurs, les partenaires sociaux seront reçus la semaine prochaine par le ministre du Travail, Michel Sapin. Tout cela montre que nous avons fait de l’emploi la bataille numéro 1 du quinquennat. "Ce sondage conforte nos choix", a réagi Najat Vallaud-Belkacem. La porte-parole du gouvernement dit «comprendre l’inquiétude et l’impatience des Francais» et leur promet «très vite» des résultats. Dès l’automne prochain.