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Valls et Cazeneuve en Roumanie pour traiter la question rom

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et le ministre délégué aux Affaires européennes Bernard Cazeneuve se rendent mercredi en Roumanie pour tenter de prendre à la racine la question rom, une visite délicate diplomatiquement et qui laisse les associations sceptiques. [AFP] Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et le ministre délégué aux Affaires européennes Bernard Cazeneuve se rendent mercredi en Roumanie pour tenter de prendre à la racine la question rom, une visite délicate diplomatiquement et qui laisse les associations sceptiques. [AFP]

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et le ministre délégué aux Affaires européennes Bernard Cazeneuve se rendent mercredi en Roumanie pour tenter de prendre à la racine la question rom, une visite délicate diplomatiquement et qui laisse les associations sceptiques.

Le président François Hollande, qui a annoncé ce déplacement dimanche, veut travailler à "la source": "On ne peut pas accepter que ces populations soient chassées de leur pays, déplacées" et viennent "se réfugier" en France.

Manuel Valls avait indiqué fin août vouloir se rendre en Roumanie et en Bulgarie, où vivent les plus importantes communautés roms d'Europe. "Je veux comprendre pourquoi des politiques d'insertion puissantes n'y sont pas menées", avait-il dit.

Plus de 600.000 personnes sont officiellement recensées comme appartenant à la minorité rom de Roumanie, qui compterait en réalité de 1,5 à 2,5 millions de personnes, selon les associations.

A la mi-août, Manuel Valls avait accusé "les pays d'origine" de mener "des politiques qui discriminent depuis des décennies ces populations", plus souvent confrontées à la pauvreté, au chômage et à l'analphabétisme.

Ce discours risque d'être délicat à tenir mercredi devant les autorités roumaines.

A Bucarest, les ministres français doivent s'entretenir avec le président Traian Basescu, le Premier ministre Victor Ponta, le ministre de l'Intérieur Mircea Dusa et son homologue des affaires sociales Mariana Campeanu.

"Le gouvernement roumain est décidé à aborder de manière constructive la problématique de l'insertion sociale des Roms", a assuré à l'AFP le ministère des Affaires étrangères roumain. "La coopération bilatérale franco-roumaine peut être très utile pour identifier, appliquer ou étendre des "exemples de succès" dans ce domaine, a-t-il ajouté.

"Pas de leçon à donner"

La France n'est pourtant pas exempte de critiques. La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Navi Pillay s'est dite lundi "inquiète" après les fermetures de camps de Roms en France et a demandé au gouvernement des "efforts supplémentaires" pour les intégrer.

Même son de cloche du côté des associations. "La France n'a pas de leçons à donner à qui que ce soit en ce qui concerne la discrimination contre les Roms", tonne Laurent El Ghozy, co-fondateur de Romeurope, dans un entretien à l'AFP.

Selon ce collectif, plus de 3.000 des 15.000 Roms vivant en France ont été jetés sur les routes cet été après le démantèlement de leurs campements illégaux par les forces de l'ordre.

Pour contrebalancer cette politique, qui a fait grincer des dents au sein même de la majorité, le gouvernement a assoupli les conditions d'embauche des Roms en supprimant la taxe à acquitter par l'employeur. Mais ils restent soumis à un régime dérogatoire pour les citoyens de l'UE, en vigueur jusqu'en 2013.

Plutôt que d'intervenir en Roumanie, la Voix des Roms estime que le gouvernement devrait plutôt lever ces derniers obstacles. Et de rappeler le voyage en Roumanie, en septembre 2010, d'Eric Besson, alors ministre de l'Immigration et de Pierre Lellouche, aux Affaires européennes, "avec une mission identique".

Depuis, les deux pays ont développé une coopération policière mais en Roumanie la politique d'intégration des Roms a peu avancé, comme l'a récemment reconnu le ministère roumain des Affaires étrangères.

Ce qui n'empêche pas la majorité des Roms de Roumanie de vouloir y rester. Un sondage mené par la Fondation Soros en 2011 montre que 70% des Roms interrogés "n'ont pas l'intention de partir à l'étranger".

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