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Pigasse juge la polémique Lazard-Montebourg "sans fondement"

Le dirigeant de la banque d'affaires Lazard en France, Matthieu Pigasse, le 13 mars 2012 à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives] Le dirigeant de la banque d'affaires Lazard en France, Matthieu Pigasse, le 13 mars 2012 à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Le dirigeant de la banque d'affaires Lazard en France, Matthieu Pigasse, juge "sans aucun fondement" la polémique sur la mission confiée par Bercy à son établissement, soupçonnée de conflit d'intérêts, dans un entretien au Figaro à paraître jeudi.

"C'est une polémique sans aucun fondement. L'administration, l'Agence des participations de l'État et le Trésor ont mené un appel d'offres concurrentiel conformément au Code des marchés publics", fait valoir le banquier d'affaires.

"Au terme de cette procédure, l'offre de Lazard est apparue la meilleure. Le ministre des Finances Pierre Moscovici, seul, a décidé de suivre la recommandation de son administration et de retenir Lazard", affirme M. Pigasse.

"A aucun moment, le ministre du Redressement productif n'est intervenu. À aucun moment, je ne suis moi-même intervenu, ni directement, ni indirectement, ni avant, ni pendant, ni après", assure-t-il.

C'est la première fois que M. Pigasse se défend publiquement dans cette affaire. La polémique était née après que Bercy ait confié à Lazard France un mandat de conseil pour la création de la future Banque publique d'investissement (BPI).

Or, M. Pigasse, 44 ans, a été un soutien public de François Hollande dans sa course à la présidence de la République.

Il a aussi nommé en juillet la journaliste Audrey Pulvar, la compagne du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, à la tête de la rédaction des Inrockuptibles, qu'il possède à titre privé. L'UMP avait notamment demandé au gouvernement de "dissiper les soupçons" de conflits d'intérêts.

Après avoir regretté que la mission ait été confiée à Lazard, M. Montebourg a également souhaité la semaine dernière "faire cesser toute collaboration" entre la banque franco-américaine et l'État.

Une position qui déçoit M. Pigasse: "A quoi sert un appel d'offres si ce n'est précisément à recruter un conseil sur des seuls critères objectifs et à écarter toute suspicion?", fait-il valoir au Figaro.

Le banquier a également répondu aux allusions qui lient son soutien au projet de taxation à 75% des revenus supérieurs à 1 million d'euros au fait qu'il ne paierait qu'une partie de ses impôts en France.

"C'est faux. Mon domicile fiscal est en France. Tous mes revenus, sans exception, sont déclarés en France. Certes, je reçois des revenus de source américaine qui sont imposés aux États-Unis mais la très large majorité de mes revenus est imposée en France", explique-t-il.

"De ma vie, je n'ai jamais eu recours à un dispositif d'optimisation fiscale", jure le banquier d'affaires, également actionnaire du quotidien Le Monde.

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