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Le Modem est-il en train de se saborder ?

François Bayrou François Bayrou, à la tribune de l'université de rentrée du Modem, le 30 septembre 2012.[FRED TANNEAU / AFP]

Après lui avoir «tendu la main», il le défie. Le président du Modem, François Bayrou, s’est prononcé hier pour une primaire au centre en vue de 2017 où il affronterait son homologue du parti radical valoisien Jean-Louis Borloo.

«Il n’y a que les faibles qui craignent la compétition. On débattra des orientations et le meilleur s'imposera» a-t-il lancé devant quelques centaines de militants qui s’étaient déplacés pour l'université de rentrée du MoDem à Guidel (Morbihan).

Le leader béarnais reprenait une idée lancée par son bras droit Marielle de Sarnez lors de l’émission Face aux chrétiens il y a quelques jours. «Je serais favorable à ce qu’il y ait, le moment venu, des élections primaires du centre en France, du centre-droit au centre-gauche en passant par le MoDem» avait-elle détaillé.

Le camp Borloo est également favorable à une primaire mais à la nuance qu’elle se disputerait seulement à droite avec l’UMP. En lançant son mouvement Union des démocrates et indépendants (UDI), il y a près de dix jours, Jean-Louis Borloo a annoncé la couleur : L'UDI est pour un centre indépendant qui a vocation à s'allier à la droite républicaine.

L’ancien ministre de l’Ecologie devrait donc sans surprise décliner le défi lancé par François Bayrou, au risque que d’aucuns interprêtent ce refus comme un manque de courage politque. Un refus qui, comme on l’espère au Modem, ferait apparaître François Bayrou comme le seul homme fort au centre.

 

Divisions internes au Modem

Car le rebond devient urgent pour l’ex-député du Béarn. La situation du Modem, n’est guère brillante depuis la présidentielle, où il a obtenu 9,13%, et l’échec cuisant des élections législatives.

L’affluence à l’université de rentrée du Modem ce week-end en témoigne. Près de six cents militants se sont déplacés contre 2000 lors de la précédente édition. François Bayrou est en outre confronté au tiraillement de ses troupes.

Il y a d’un côté ceux qui soutiennent le maintien d’une ligne indépendante, quitte à payer le prix aux échéances électorales. D’autres défendent l’idée que le Modem doit être membre de la majorité présidentielle, donc à gauche. Enfin, les derniers militent pour une union avec l’UDI de Jean-Louis Borloo à l’instar de Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur du Pas-de-Calais.

Autant de directions que le président du Modem s’est refusé à clairement choisir à Guidel. «Il y a chez nous des diversités de sensibilités et de stratégies mais c'est le réel qui va partager tout cela. Nous choisirons le meilleur pour le pays» a-t-il expliqué.

En repoussant à plus tard la ligne du parti, le leader centriste veut surtout éviter de nouvelles scissions au Modem. Déjà affaibli, un tel scénario pourrait être fatal au mouvement centriste fondé en 2007.

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