En direct
A suivre

Budget 2013 : des élus inquiets pour le Grand Paris

Cécile Duflot, la ministre de l'égalité des territoires, le 28 septembre 2012 à Paris [Lionel Bonaventure / AFP/Archives] Cécile Duflot, la ministre de l'égalité des territoires, le 28 septembre 2012 à Paris [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]

A gauche comme à droite, des élus franciliens se sont inquiétés mardi de ne pas voir le milliard d'euros prévu pour le lancement des travaux du Grand Paris Express, la double boucle de métro autour de la capitale, inscrit au projet de budget 2013.

"Rien n'est remis en cause", a-t-on pourtant juré au ministère de l'Egalité des territoires, dirigé par la Verte Cécile Duflot.

De même source, on souligne que le gouvernement attend les résultats de la mission confiée à un expert, Pascal Auzannet, chargé de fixer les priorités concernant les projets d'équipements sur tout le territoire. "Les décisions financières seront prises ensuite, dans les prochains mois".

A la Société du Grand Paris, maître d'oeuvre du projet, on souligne par ailleurs que l'on n'a "pas besoin de ce milliard ni en 2013 ni en 2014, mais 2015, quand on entrera dans le dur des travaux".

Mais loin d'être rassuré, Patrick Braouezec (FG), président de Paris Métropole, qui réunit 202 collectivités d'Ile-de-France, craint que "si on remet en cause le Grand Paris Express, par effet domino, ça remette en cause le développement économique et la construction de logements" associés à ce projet d'infrastructures.

"Il a y là une impérieuse nécessité que ce milliard soit introduit lors des débats", a dit à l'AFP M. Braouezec, par ailleurs président de la communauté d'agglomération Plaine Commune (Seine-Saint-Denis).

Ce milliard, a-t-il dit, est nécessaire pour lever les emprunts qui permettront de réaliser les 200 km du métro.

"L'enjeu n'est pas que francilien: si la région capitale se porte mal, l'ensemble du pays en subira les conséquences", a-t-il mis en garde.

A droite, Valérie Pécresse, l'ancienne ministre du budget de Nicolas Sarkozy, chef de l'opposition UMP au conseil régional d'Ile-de-France, juge que ce budget marque l'"acte de décès du Grand Paris".

Pour le sénateur UMP Roger Karoutchi, président de la commission des finances à la région, "personne ne veut être le fossoyeur du projet, mais le gouvernement ne veut pas poursuivre l'effort".

Le gouvernement "a commis une erreur stratégique", accuse Laurent Lafon, président du groupe UDI à la région, estimant "inacceptable que l'Etat abandonne les Franciliennes et les Franciliens".

"Nous ne pouvons accepter de voir ces projets (...) reportés aux calendes grecques, voire abandonnés", proteste pour sa part le groupe Front de gauche PCF-GU-AC à la région.

Le président du conseil général du Val-de-Marne Christian Favier (PCF) a demandé à François Hollande de recevoir "d'urgence" les élus de la région. "Parler de métropole, de nouvelle gouvernance, de politique d'aménagement et d'environnement n'a aucun sens sans ce projet concret", affirme-t-il.

"En dépossédant la Société du Grand Paris d'un milliard d'euros d'ici 2016, le gouvernement condamne la réalisation rapide" de ce réseau de transports, dénoncent les élus UMP du Conseil de Paris.

Déception également des élus UMP de Seine-Saint-Denis, pour lesquels leur département "risque, encore une fois, d'être le grand perdant des tergiversations du gouvernement".

Au Medef Ile-de-France, on demande que le gouvernement "revienne sur cette décision lors de la discussion parlementaire", a affirmé son délégué général Jérôme Dubus. C'est "un mauvais signal à tous ceux qui ont cru au projet" et "il en va de l'avenir de l'économie de la région capitale", a-t-il dit.

Voulu par Nicolas Sarkozy, le projet du Grand Paris prévoit d'ici 2025 un métro de 200 km en rocade autour de la capitale, comprenant 72 nouvelles gares. Il représente un investissement d'environ 20 milliards d'euros.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités