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Le débat sur la dépénalisation relancé

Les déclarations de Vincent Peillon ont relancé le débat sur la dépénalisation du cannabis.[FRED DUFOUR / AFP]

Pas question d’apparaître la­xiste. C’est par un non vigoureux qu’a répondu Jean-Marc Ayrault hier à l’appel au débat sur la dépénalisation du cannabis lancé dimanche par Vincent Peillon, le ministre de l’Education nationale, inquiet «des trafics illicites dans nos banlieues». 

«Ce n’est pas la position du gouvernement, ni du président de la Républi­que et ça n’a pas changé. A la radio et à la télévision, les ministres doivent défendre à la fois la politique de leur ministère et celle du gouvernement, et rien d’autre. Nous ne sommes pas des commentateurs», a sèchement répondu le Premier ministre en marge d’un déplacement en Loire-Atlantique, quelques heures après s’être entretenu avec Vincent Peillon.

La même réponse qu’il avait faite quand, en juin, Cécile Duflot avait avancé la même idée, déclenchant la même polémique. Comme sa collègue à l’époque, Vincent Peillon est revenu sur ses déclarations hier matin, évoquant «une réflexion personnelle» et rappelant «sa solidarité totale et entière à la position du président de la République et du gouvernement».

 

Un débat loin d'être clôt

Mais ces mises au point n’ont pas suffi à «clore le débat», comme l’aurait souhaité David Assouline, le porte-parole du Parti socialiste. L’opposition s’est engouffrée dans la brèche pour dénoncer la cacophonie du gouvernement et réclamer la démission de Vincent Peillon.

«Personne ne peut croire que la dépénalisation du cannabis fera reculer les trafics. Seule une action résolue permettra d’y parvenir. L’interdit qui existe aujourd’hui permet de préserver certains jeunes qui pourraient être tentés. Le lever, c’est assumer un risque grave pour toute notre société», estime la députée UMP Michèle Tabarot, proche de Jean-François Copé.

Dénonçant des déclarations «totalement irresponsables et scandaleuses», l’ancien président de l’Assemblée, Bernard Accoyer, a réclamé une mission sur les dangers de la consommation du cannabis. Pour le centriste Jean-Christophe Lagarde, «le débat mérite d’être posé sur la dépénalisation du cannabis sans présager du résultat».

 

Un rapport britannique favorable à la dépénalisation

Les défenseurs d’un changement de législation pourront s’appuyer sur un rapport publié hier par l’observatoire britannique des drogues (UKDPC) qui recommande la dépénalisation. «Les sociétés libres acceptent que des individus puissent avoir des comportements égoïstes ou modérément risqués tout en cherchant à les contenir», estime le texte.

Avis partagé en France par l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (Anpaa). «Nous ne remettons pas en cause la dangerosité de ces produits mais au regard du nombre de consommateurs, la politique de prohibition a échoué», estime un porte-parole.

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