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Echanger davantage sur l'islamisme radical, l'ultra-gauche et les mafias, selon Valls

Manuel Valls, le 5 novembre 2012 à Rome [Gabriel Bouys / AFP] Manuel Valls, le 5 novembre 2012 à Rome [Gabriel Bouys / AFP]

Les 190 pays membres de l'organisation Interpol doivent "approfondir les échanges d'information et leurs connaissances dans les domaines de l'islamisme radical, de l'ultra-gauche et dans la lutte contre les mafias", a estimé lundi le ministre français de l'Intérieur Manuel Valls.

Il existe des "processus de radicalisation dans de nombreux pays" mais en France, il a pris "des proportions inquiétantes", a déclaré M. Valls à des journalistes après une réunion ministérielle de l'organisation internationale de la police.

Le ministre français s'est montré également très préoccupé par "de nouvelles formes de délinquance liées au trafic de drogue et sa globalisation" à travers les mafias.

"La pénétration de ce trafic de cocaïne, d'héroïne et de cannabis modifie une partie de l'économie de certains de nos quartiers, brisant une partie de la jeunesse de nos pays", a déploré M. Valls.

Le ministre a dressé un parallèle entre les règlements de comptes à la Kalachnikov, qui ont récemment ensanglanté Marseille (sud de la France), et les affrontements entre bandes rivales décrits dans le livre "Gomorra" de l'Italien Roberto Saviano et le film qui en a été tiré.

"Ce qui est nouveau en France c'est ce néo-banditisme lié notamment au trafic de cannabis opéré par des bandes qui n'hésitent pas à utiliser des armes de guerre pour contrôler le trafic", a-t-il noté.

Il a dit retrouver "l'écho" de ce que décrit "Gomorra" à Scampia, près de Naples, "dans certaines cités de Marseille, avec le contrôle (du trafic) par des jeunes à travers un véritable péage mafieux qui met sous coupe réglée des jeunes, des familles, des gens de tous âges".

"Le banditisme de la mafia a tendance à prendre un caractère européen", a souligné M. Valls, en citant d'autres formes de criminalité "globalisées" comme la contrefaçon, le trafic d'armes, les cambriolages, la prostitution.

Le ministre s'est dit "frappé" par "les réseaux tchétchènes, géorgiens, bulgares, roumains" et a évoqué des groupes "souvent très violents qui doivent être combattus avec une forte détermination et coopération".

Il a aussi préconisé davantage de coopération face "aux formes de violence provenant de l'ultra-gauche, de mouvements d'anarchistes ou d'autonomes", en citant "des groupes violents" gravitant autour de projets comme la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin ou l'aéroport de Notre Dame des Landes en France.

Selon lui, il ne faut pas négliger non plus le phénomène de l'extrême droite identitaire qui, en France, "face à la question de la place de l'islam appelle à la haine en occupant par exemple le chantier d'une mosquée" et que "l'on retrouve ailleurs dans les milieux des ultras des clubs de foot, en France, Italie ou Allemagne".

M. Valls a appelé à lutter contre ces fléaux en étant "fermes", en agissant dans le respect de la loi et en "s'appuyant sur nos valeurs". Car cette montée des populismes est le résultat, "dans des sociétés meurtries, d'une crise économique, d'une crise des valeurs, de doutes sur les constructions nationales et européennes".

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