En direct
A suivre

L'UDI pense tirer parti d'une victoire de Copé comme de Fillon

Jean-Louis Borloo lors de l'Assemblée constituante de l'UDI, le 21 octobre 2012 à Paris [Patrick Kovarik / AFP/Archives] Jean-Louis Borloo lors de l'Assemblée constituante de l'UDI, le 21 octobre 2012 à Paris [Patrick Kovarik / AFP/Archives]

Entre Fillon et Copé, l'UDI de Jean-Louis Borloo qui ambitionne de prendre le leadership à droite affirme ne pas avoir de préférence, persuadée de pouvoir tirer parti de la victoire de l'un comme de l'autre et d'avoir son propre espace politique à conquérir.

"Cela ne changera strictement rien. Fillon ou Copé, c'est l'électorat RPR, droitier classique. Et ça s'est plutôt +droitisé+ depuis", tranche Jean-Louis Borloo. "Si on crée l'UDI, c'est bien parce que notre vision de la société n'est pas exactement celle-là".

L'ex-ministre de l’Écologie, qui ambitionne de faire de l'UDI le premier parti de France, relativise la portée de l'élection du futur président de l'UMP sur l'avenir de son mouvement.

Pourtant, il y a quelques mois encore, l'un de ses porte-parole, Maurice Leroy, claironnait qu'une victoire de Copé ouvrirait "un boulevard" au parti centriste.

"Franchement, Copé me tape sur le système quand il attise la peur de l'autre", avait tweeté le porte-parole du groupe UDI Jean-Christophe Lagarde après les sorties du secrétaire général de l'UMP sur le racisme anti-Blancs ou son anecdote du "pain au chocolat".

Mais depuis le ton a changé, le parti centriste a fait ses calculs et son approche se veut circonspecte.

Copé ou Fillon "pour nous c'est kif-kif", a résumé l'ex-secrétaire d'Etat Rama Yade: "Si François Fillon semble plus proche de nos idées (...) je ne suis pas sûre qu'il soit plus pragmatique vis-à-vis de nous. Chez Jean-François Copé, c'est l'inverse".

Hervé Morin (Nouveau Centre) a lui pris le parti du secrétaire général de l'UMP jugeant étonnante l'idée que "François Fillon serait plus centriste que Copé".

"Pour nous, cette élection pose deux questions: Est-ce que l'UMP va se droitiser ouvrant un espace politique au centre et, alors, est-ce que des modérés de l'UMP rejoindront l'UDI", résume un cadre du parti.

A l'UDI, beaucoup jugent que Fillon sera obligé de donner des gages à sa droite, s'il est élu, alors que Copé au contraire se recentrera.

Et, s'ils considèrent qu'une élection de Copé pourrait conduire à l'UDI des modérés de l'UMP, choqués par la droitisation de son discours, ils estiment aussi que des centristes pourraient les rejoindre en cas de victoire Fillon, persuadés qu'il ne leur accordera pas d'espace pour s'exprimer, étant réservé sur l'existence des courants.

François Fillon (g) et François Copé, le 27 septembre 2012 aux journées parlementaires de l'UMP à Marcq-en-Barœul [Denis Charlet / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
François Fillon (g) et François Copé, le 27 septembre 2012 aux journées parlementaires de l'UMP à Marcq-en-Barœul
 

Au plan personnel, Jean-Louis Borloo a de meilleurs rapports avec Copé qu'avec Fillon qui avait été dur à son égard lorsqu'ils étaient en compétition pour Matignon. "Mais on ose moins faire la guerre à quelqu'un avec qui on s'entend bien et il faudra que l'UDI soit un peu guerrière pour prendre des parts de marché à l'UMP", souligne un de ses proches.

"Mais notre espace politique se situe surtout en dehors de l'UMP", dit-il. "Notre enjeu, c'est d'attirer les écologistes qui ne se reconnaissent pas dans les Verts, et les Européens convaincus".

Un récent sondage Ifop plaçant l'UDI devant l'UMP en termes de bonnes opinions a conforté la direction du parti sur la justesse de son positionnement.

"Les valeurs des sympathisants de l'UDI sont celles qui se rapprochent le plus de celles de la moyenne des Français alors que les sympathisants de l'UMP se sont radicalisés vers la droite", décrypte Frédéric Dabi (Ifop) pour qui le parti centriste bénéficie aussi de la bonne image de Jean-Louis Borloo et de l'effacement du MoDem de François Bayrou.

"Intuitivement, on pourrait penser que la ligne dure de Copé ouvrirait un espace plus grand à l'UDI mais Fillon devra aussi tenir compte de la droitisation de ses troupes", dit-il.

Plus tranché, Gaël Sliman (BVA) estime qu'une victoire de Copé serait une bonne nouvelle pour Borloo. "Même s'il se recentre, sa campagne droitière restera comme un marqueur pour son image", dit-il.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités