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Un petit meeting se transforme en séance de psychothérapie pour Copé

Le président proclamé mais contesté de l'UMP Jean-François Copé, à Chartres le 10 décembre 2012 [Mehdi Fedouach / AFP] Le président proclamé mais contesté de l'UMP Jean-François Copé, à Chartres le 10 décembre 2012 [Mehdi Fedouach / AFP]

Jean-François Copé a assisté lundi soir à Chartres à une réunion publique UMP qui s'est vite transformée en séance de psychothérapie de groupe, certains des quelque 250 militants présents prenant la parole pour regretter le "cauchemar" de l'élection à la présidence de l'UMP.

Après Nancy le 2 décembre, M. Copé, président proclamé de l'UMP mais contesté par son rival François Fillon, est allé une nouvelle fois à la rencontre de militants UMP réunis dans une salle de la mairie de Chartres, la ville dirigée par son ami, le député Jean-Pierre Gorges. Etaient également présents la députée Laure de la Raudière, le sénateur Albéric de Montgolfier et l'ex-député et maire de Dreux, Gérard Hamel, filloniste.

Accueilli à son arrivée par des bravos mêlés à quelques huées et sifflets, il a d'abord rappelé qu'il ne fallait "pas se voiler la face" et que l'UMP vivait "une crise d'une ampleur inédite" depuis l'élection du 18 novembre.

Il a réaffirmé son opposition à un nouveau vote, comme le veut M. Fillon, estimant que "le plus important", "dans les 15 mois qui viennent", c'était de "se mettre ensemble pour gagner les élections municipales" en 2014 et proposant à nouveau de remettre son mandat en jeu après cette échéance.

Le président proclamé mais contesté de l'UMP Jean-François Copé, à Chartres le 10 décembre 2012 [Mehdi Fedouach / AFP]
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Le président proclamé mais contesté de l'UMP Jean-François Copé, à Chartres le 10 décembre 2012
 

"Je serais élu pour 200 ans, je dirais +oui c'est un problème+. Le mandat, c'est trois ans et je prends l'initiative de moi-même de le réduire par deux. Mais ceux qui me combattent disent +non, c'est pas assez, il faut qu'on revote tout de suite parce que t'as gagné, c'est pas normal+",

"Je peux comprendre que, depuis Paris, ce qui compte c'est d'avoir le poste pour la suite, pour 2017. Je ne suis pas fou (...) Mais être le patron de l'UMP, c'est un métier, comme disait Chirac, un chef c'est fait pour cheffer, c'est pas juste avoir la tête dans les étoiles et attendre qu'on vous apporte votre destin sur un plateau (...) Je suis plutôt connu pour être un bon organisateur", a lancé M. Copé.

"Pas pour les élections en tout cas !" lui a alors lancé un militant, hué par des pro-Copé. "Vous avez raison, il faut vider notre sac", lui a répondu M. Copé. "Ce serait beaucoup plus facile pour moi de rester planqué dans mon coin", a-t-il dit en cédant la parole à la salle.

"Moi ce que je voulais c'est qu'on revote (...) Votre élection aujourd'hui je ne peux pas l'accepter. Pour moi c'est un genre de putsch que vous avez commis!", a lâché un militant accueilli par des "Ohhh" de réprobation des copéistes.

"Comment deux hommes aussi brillants que vous peuvent en arriver là" a lancé un autre avant d'ajouter "mais vous avez ce soir un peu répondu à mes questions".

Une gaulliste âgée a regretté cette "bataille de chefs", disant ne pas s'y "reconnaître du tout" car "c'est un peu la chienlit".

"Pourquoi on n'a fait pas un vote par minitel ? Euh, par internet pardon", a demandé une autre dame, pro-Copé elle, provoquant l'hilarité générale dans la salle où l'ambiance avait été parfois un peu électrique.

Après deux bonnes heures de débat, un militant a finalement mis tout le monde d'accord en lançant "Et comment va Nicolas Sarkozy ?", une question accueillie par des "Nicolas, Nicolas". "Il est bien malheureux de tout ce qui se passe. Il est vraiment temps que tout ça s'arrête", a répondu Jean-François Copé en promettant: "de toute façon, on trouvera une solution".

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