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Le 1er adjoint du maire d'Antibes mis en examen pour "corruption passive"

Le Code civil et une écharpe d'élu [Philippe Huguen / AFP/Archives] Le Code civil et une écharpe d'élu [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Le premier adjoint (UMP) à la mairie d'Antibes chargé de l'urbanisme, Jean-Pierre Gonzalez, a été mis en examen mercredi pour "corruption passive" dans le cadre d'acquisitions immobilières, a indiqué le procureur de Grasse Jean-Michel Cailliau.

Un juge d'instruction saisi des faits a mis en examen l'élu pour "corruption passive par une personne exerçant une fonction publique". M. Gonzalez a été placé sous contrôle judiciaire avec versement d'une caution de 100.000 euros.

Il a en outre "interdiction d'exercer au sein de la mairie la fonction à l'occasion de laquelle l'infraction poursuivie a été commise".

D'autres personnes concernées par les faits, soit dans l'entourage familial, soit parmi ses contacts extérieurs, pourront être entendues ultérieurement pour "recel", a précisé le procureur de la République.

L'élu de 73 ans, en charge de l'urbanisme depuis 1995, avait été interpellé lundi, ainsi que sept autres personnes: ses deux fils, deux cadres et un ex-employé de la société de promotion immobilière Cogedim, un cadre de la société immobilière Sagec et un agent immobilier, selon une source proche de l'enquête.

L'enquête préliminaire s'est focalisée sur une opération immobilière de la Cogedim terminée voici deux ans (Antibes Plaza), ainsi qu'un autre projet de la Sogec (Paradise Cap) situé au coeur du prestigieux Cap d'Antibes.

M. Gonzalez, qui signe les délivrances des permis de construire, aurait acheté ou projeté d'acheter par le biais de tierces personnes (dont des membres de sa famille) des biens immobiliers à des prix très inférieurs au marché, résume une source proche de l'enquête. Les enquêteurs cherchent à comprendre les raisons de ces fortes décotes.

Dans l'Antibes Plaza, il aurait ainsi acquis un appartement payé 40% du prix moyen proposé dans l'immeuble, ainsi que des garages et un local commercial. Dans le deuxième projet en cours, qui aurait bénéficié de la possibilité d'être construit sur quatre étages au lieu de deux prévus au départ, il comptait acheter un local commercial sous couvert d'une agence immobilière, selon une source proche de l'enquête.

Les enquêteurs se penchent également sur l'achat à un prix très compétitif d'un appartement commercialisé par la Cogedim à Juan-les-Pins, détenu par une SCI où l'élu apparaît avec sa femme, selon la même source.

Dans un communiqué, le député-maire UMP d'Antibes Jean Leonetti a indiqué avoir demandé à ses services de déclencher une enquête administrative. "Dans l’éventualité où des poursuites judiciaires seraient engagées, la municipalité prendra les décisions qu’il conviendra d’adopter face à cette situation", ajoutait-il avant l'annonce de la mise en examen.

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