Elle espère la fin du cauchemar. Mise en examen dans l’affaire de l’amiante, la maire de Lille a contesté hier cette décision devant la cour d’appel de Paris.
«Rien ne peut m’être reproché», a dit mercredi l’ex-candidate à la primaire lors d’un «déjeuner privé» à Matignon avec Jean-Marc Ayrault.
Deux jours plus tôt, c’est à l’Elysée que l’ancienne ministre avait rencontré François Hollande. Silencieuse depuis son départ du PS à l’automne, Martine Aubry amorce ainsi un retour, dont elle espère qu’il ne sera pas contrarié par la justice.
Loyale au gouvernement
Mais pour l’heure, elle ne se concentre, officiellement, que sur deux objectifs : Lille où elle sera candidate à sa succession en 2014 et la mission internationale confiée par François Hollande. Elle l’accompagnera ainsi le mois prochain en Chine.
En revanche, elle ne s’accorde aucune prise de parole sur les décisions gouvernementales. «Je n'ai pas l'impression de ne plus être dans la politique nationale. Je la suis jour après jour», a-t-elle pourtant affirmé il y a dix jours sur RTL.
C’est donc en privé qu’elle continue d’agir. «Je fais part de mes remarques positives ou critiques directement aux ministres», ajoute Martine Aubry.
Personnalité préférée des sympathisants de gauche, elle reste donc en réserve. Objectif, être la plus loyale possible au gouvernement. «Son absence fonctionne comme un bouclier dans la crise que traverse le gouvernement. Elle crée une attente qui peut lui permettre d’apparaître comme un recours après les municipales d’autant que son positionnement à gauche du parti pourrait permettre à François Hollande de donner, sur la forme, des gages à son électorat», estime Yves-Marie Cann de l’institut CSA.
Mais le chemin vers un éventuel retour au premier plan est encore long : «si François Hollande fait appel à elle, c’est qu’il n’aura pas eu d’autres choix», nuance un hollandais.