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Patrimoine des politiques: Copé (UMP) met en garde contre le voyeurisme

Jean-François Copé le 3 avril 2013 à La Baule [Jean-Sebastien Evrard / AFP/Archives]
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Jean-François Copé, président de l'UMP, a mis en garde mardi contre un "numéro de voyeurisme et d'hypocrisie" qu'il accuse le pouvoir d'organiser autour du patrimoine des politiques pour, dit-il, occulter l'affaire Cahuzac.

Comme France 2 demandait au député-maire de Meaux s'il allait rendre public son patrimoine, comme l'a fait la veille son adversaire de l'automne François Fillon et comme doivent le faire les ministres avant le 15 avril, le député-maire de Meaux a répondu : "naturellement je le ferai, le jour où la loi le prescrira".

Pourquoi pas tout de suite ? "Parce que je ne concours pas à ce numéro de voyeurisme, d'hypocrisie". Le président François "Hollande souhaite jeter un écran de fumée pour faire oublier une affaire qui n'a rien à voir, celle d'un de ses ministres qui a menti et fraudé le fisc". "On est donc en train de tout mélanger", a déclaré l'ancien ministre du budget.

"Tout est organisé par M. Hollande pour faire oublier qu'aucune des mesures prévues et annoncées par le gouvernement n'aurait permis de déjouer l'affaire Cahuzac", a-t-il relevé. "Lui aussi était astreint à des déclarations, et il n'y a pas mis l'essentiel", a estimé M. Copé à propos de l'ex-ministre ex-socialiste.

"On veut déporter le problème et mettre l'ensemble des responsables politiques dans une espèce d'image de fausse morale", a poursuivi le responsable d'opposition. Pour lui, les hommes politiques sont "profondément honnêtes dans leur immense majorité et cette manière de les piétiner ne sert pas la démocratie".

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Jérôme Cahuzac le 11 décembre 2012 à l'Assemblée nationale derrière Jean-Marc Ayrault, Alain Vidalès et Laurent Fabius

Il propose "que chaque chef de gouvernement, dès qu'il installe un gouvernement, demande aux autorités helvétiques que lui soit communiqué un certificat par lequel aucun des membres du gouvernement n'a de compte en Suisse".

"Ca me paraît infiniment plus important que d'engager une espèce de processus qui conduira forcément à la démagogie", a souligné M. Copé.

Après, a-t-il averti, on demandera qu'il "ne faut pas exercer d'autre métier pendant qu'on est au parlement".

"Comment est-ce qu'on représente correctement la nation si on interdit que soient représentés à l'assemblée les entrepreneurs les commerçants, les artisans, les avocats...", énuméré M. Copé qui exerce cette dernière profession.

Comme on lui faisait observer que c'était surtout les avocats d'affaires qui avaient été pointés, le responsable UMP a tranché : "je ne sais pas ce que c'est. C'est un peu facile cette formule, un avocat c'est un avocat", et il y a une cinquantaine au Palais-Bourbon, a-t-il dit.

"Et si on devait faire une opération transparence absolue", il faudrait "le faire pour tous les fonctionnaires d'autorité dans notre pays", a poursuivi l'ex-ministre du Budget. "Je pense aux collaborateurs de cabinets ministériels ou de cabinet du président de al République. Peut-être aussi les directeurs administration centrale, d'autres corps de l'Etat, des journalistes, des syndicalistes..."

"Derrière tout cela, les vrais problèmes - emploi, sécurité - ne sont pas traités", selon M. Copé.

Votera-t-il in fine la loi sur la moralisation publique que prépare Jean-Marc Ayrault ? "Je ne sais pas ce qu'il y a dedans", a-t-il répondu. "Par définition, tout ce qui permet d'améliorer la transparence, c'est très bien", mais "arrive un moment où on passe à hyprocrisie et démagogie".

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