Mediapart : Assouline veut une "législation plus adaptée"

Le porte-parole du Parti socialiste, David Assouline, s'est dit vendredi favorable à une "législation plus adaptée" sur la "protection des sources des journalistes" et celle de "la vie privée", après la condamnation du site internet Mediapart dans l'affaire Bettencourt.

Mediapart, ainsi que l'hebdomadaire Le Point, ont été condamnés à retirer sous huit jours de leurs sites tous les articles citant les enregistrements pirates réalisés chez Liliane Bettencourt par son majordome, ainsi que ces documents audio eux-mêmes, sous peine d'une amende de 10.000 euros par jour de retard.

"Avec cette astreinte de 10.000 euros par jour et par extrait publié, complètement inadaptée à la presse en ligne, c'est l'existence même de Mediapart qui est en jeu. Et Mediapart doit pouvoir vivre, car il en va de la liberté et du pluralisme de la presse", écrit le sénateur PS de Paris dans un communiqué.

"La procédure judiciaire doit donc suivre son cours en toute indépendance et devra trancher ce qui est manifestement une interprétation contradictoire et de la protection de la vie privée et de la liberté de la presse", a expliqué M. Assouline

"Une législation plus adaptée doit maintenant vite arriver à la discussion, et pour la protection des sources des journalistes et pour préciser à l'heure du numérique la protection de la vie privée, pour éviter de telles interprétations contradictoires", a-t-il précisé, espérant que la "liberté de la presse" en sortira "renforcée".

La cour d'appel de Versailles avait estimé jeudi que la diffusion des enregistrements pirates constituait une atteinte à la vie privée de la milliardaire.

Le directeur de Mediapart, Edwy Plenel, a indiqué qu'il allait se pourvoir en cassation.