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Syrie : Villepin préfère une solution humanitaire

Dominique de Villepin, le 7 mars 2012 à Paris [Marina Helli / AFP/Archives] Dominique de Villepin, le 7 mars 2012 à Paris [Marina Helli / AFP/Archives]

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a mis en garde mercredi contre une intervention militaire française en Syrie, lui préférant une solution humanitaire.

"Je ne crois pas que l'outil militaire, le raccourci militaire soit la solution idoine dans des crises complexes", a jugé l'ex-locataire de Matignon sur BFMTV.

"Quel est le sens d'une action menée par des pays européens, ou par des pays occidentaux si cette action est menée en dehors de la légalité internationale, en dehors même d'un objectif d'efficacité, uniquement avec le souci de soulager notre mauvaise conscience ?", a-t-il dénoncé.

"Est-ce qu'une frappe même ciblée et même limitée va améliorer le sort des populations de la Syrie ?", a-t-il demandé, avant d'ajouter: "Non".

"Au contraire, des frappes militaires nous éloigneraient d'un réglement politique, diplomatique, et n'apporteraient en aucune façon une amélioration du sort des populations", a estimé celui qui orchestra le "non" de la France à l'ONU contre la guerre en Irak en 2003.

Pour l'ancien Premier ministre, la solution doit être humanitaire, afin d'"assumer cette responsabilité de protéger".

"Je préfère utiliser dans un milieu complexe des moyens humanitaires même s'ils sont parfois risqués plutôt que des moyens militaires qui en l'occurence sont aveugles et sont sans garantie aucune de stabilité pour le futur", a-t-il affirmé.

Ces solutions pourraient passer notamment par la mise en place d'une "zone d'exclusion aérienne", qui "permettrait d'adresser un signal très fort de notre détermination et permettrait par ailleurs d'enclencher à nouveau un processus de dialogue de négociation avec les Russes, avec la Chine, avec l'ensemble des pays de la communauté internationale", a-t-il plaidé.

Il a proposé aussi l'instauration de "zones-tampon" pour "que l'aide humanitaire apportée par l'Occident, qui est infiniment trop faible, puisse être apportée" aux réfugiés dans la région.

"Il y a la possibilité d'utiliser des corridors humanitaires", a-t-il poursuivi, reconnaissant la difficulté de recourir à cette solution car elle nécessite l'envoi de troupes au sol.

"Aujourd'hui frapper c'est quoi ? Ca veut dire viser" des installations militaires, des bâtiments. Mais "que ferons-nous le lendemain si rien ne change ?" . "Je ne crois pas qu'on puisse décider d'une stratégie militaire sans avoir une vision politique", a dit M. de Villepin.

"Depuis un peu plus d'une décennie", il y a "une militarisation des esprits dans nos démocraties occidentales". "On part du principe", a-t-il dit, "que la réponse face à ce type de catastrophe doit être à peu près systématiquement une réponse militaire". "Je ne le crois pas", a conclu M. de Villepin qui s'était déclaré opposé à l'intervention française au Mali en janvier 2013.

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