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11 novembre : l'Assemblée entre consensus et affrontement

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à l'Assemblée nationale le 12 novembre 2013 [Bertrand Guay / AFP] Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à l'Assemblée nationale le 12 novembre 2013 [Bertrand Guay / AFP]

La séance des questions au gouvernement, mardi à l'Assemblée nationale, a oscillé entre consensus et affrontement, dans une ambiance grave, au lendemain des événements qui ont marqué les commémorations de l'armistice du 11 novembre.

Le député-maire UMP de Châteaurenard, Bernard Reynes, et deux élus locaux ont été agressés lundi à coups de couteau par un déséquilibré devant le monument aux morts de leur commune, tandis que des sifflets et huées ont émaillé la présence du président François Hollande le matin à l'Arc de Triomphe à Paris, et l'après-midi à Oyonnax (Ain).

Du président PS de l'Assemblée, Claude Bartolone, au Premier ministre Jean-Marc Ayrault en passant par le président de l'UMP, Jean-François Copé, plusieurs interventions solennelles ont mêlé hommage aux élus de terrain et cris d'alarme après l'agression dans les Bouches-du-Rhône.

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, à l'Elysée le 7 novembre 2013 [Alain Jocard / AFP/Archives]
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Le président de l'UMP, Jean-François Copé, à l'Elysée le 7 novembre 2013
 

Un appel au "sursaut" lancé par Jean-Marc Ayrault notamment aux parlementaires pour défendre les valeurs et exigences républicaines face à "la montée d'un climat de haine", et un "message d'alerte" de Jean-François Copé face à "un crime contre des élus et contre la République" ont été accueillis par des applaudissements sur tous les bancs.

Tant le chef du gouvernement que des députés de gauche se sont aussi indignés et inquiétés des manifestations d'hostilité visant François Hollande lors des cérémonies du 11 novembre, avec des références aux années 1930.

 

Réquisitoire le plus violent

 

Même si cela été le fait "d'une toute petite minorité", quand "on vise le président de la République, c'est la République que l'on vise", a clamé M. Ayrault.

"En disant non à l'extrême droite, aux insultes et aux sifflets, c'est à la France éternelle et à ses valeurs que nous dirons oui de toutes nos forces", a-t-il encore affirmé, déclenchant une standing ovation de la gauche.

Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, à l'Assemblée nationale le 9 octobre 2013  [Fred Dufour / AFP/Archives]
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Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, à l'Assemblée nationale le 9 octobre 2013
 

Mais le consensus affiché a volé en éclats moins d'une demi-heure après le début de la séance, la droite et le centre mettant en cause la responsabilité du gouvernement dans la montée de la colère dans le pays.

Si François Sauvadet (UDI) a lancé à Jean-Marc Ayrault qu'il y avait "un sentiment d'incompréhension et de colère dans le peuple de ne pas savoir où vous emmenez la France", le plus violent réquisitoire à l'adresse du Premier ministre et du président de la République est venu du chef de file des députés UMP, Christian Jacob.

Clamant que les Français "crient leur colère face à une France socialiste qui dégrade notre pays et le plonge dans la faillite", Christian Jacob a affirmé: "18 mois après avoir pris le pouvoir, vous êtes impuissants et usés".

François Hollande mène une "présidence molle qui bat tous les records d'impopularité", "vous êtes à la tête d'un gouvernement fantôme", "votre majorité n'est tenue en rien", a-t-il attaqué. Et de lancer: "La situation impose un sursaut. L'horizon de la France ne peut pas se limiter au nombre de jours où vous resterez à Matignon".

 
 

Un temps apaisé, l'affrontement dans l'hémicycle a repris de plus belle vers la fin de la séance lorsque l'UMP Valérie Boyer a lancé, lors d'une question à Manuel Valls sur la sécurité à Marseille, que la majorité avait "récolté" lundi ce qu'elle avait "semé". Condamnation immédiate du ministre de l'Intérieur et brouhaha de grande ampleur.

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