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Le chômage est reparti à la hausse en décembre

En 2013, le nombre de demandeurs d'emplois sans activité a augmenté de 177.800 (+5,7%) En 2013, le nombre de demandeurs d'emplois sans activité a augmenté de 177.800 (+5,7%) [Philippe Huguen / AFP/Archives]

François Hollande a perdu son pari: loin de s'inverser, la courbe du chômage est repartie à la hausse en décembre, enregistrant même un nouveau record avec 3,3 millions de demandeurs d'emplois sans activité en métropole, mais le gouvernement souligne, lui, une "nette amélioration" sur l'année.

 

Depuis la Turquie où il effectuait une visite d'Etat, le président de la République, qui avait fait de l'"inversion de la courbe du chômage à la fin 2013" son leitmotiv l'an dernier, a d'ailleurs reconnu qu'il avait échoué, mettant fin à un feuilleton politique qui durait depuis des mois.

"Stabiliser (le chômage sur l'année 2013) -c'est ce que nous avons fait- ne suffit pas", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Ce que nous devons faire, c'est la diminution, l'inversion", a ajouté le chef de l'Etat.

Selon les chiffres divulgués en début de soirée, 10.200 nouveaux demandeurs d'emplois sans activité (soit la "catégorie A", selon la terminologie officielle, la plus suivie par les médias et le gouvernement) pointaient à Pôle Emploi fin décembre en métropole, portant leur nombre total à 3,3 millions, un chiffre record.

En incluant les chômeurs ayant eu une petite activité, Pôle emploi dénombrait 4,89 millions d'inscrits à la fin de l'année, un plafond historique.

"L'inversion de la courbe du chômage pour l'ensemble des classes d'âge ne s'est pas encore réalisée sur le dernier trimestre, même si nous en sommes très proches", a également admis le ministère de l'Emploi dans un communiqué.

Depuis avril 2011, la hausse du chômage a été quasi continue, à l'exception des mois d'août et d'octobre 2013.

Mais le gouvernement se défend en mettant en avant "un net mouvement d'amélioration" sur l'année: en 2013, la hausse des demandeurs d'emplois de catégorie A a en effet été plus limitée (+5,7%) qu'en 2012 (+10%).

Il insiste aussi sur la décrue intervenue entre le début et la fin de l'année, avec en moyenne "33.000 demandeurs d'emplois supplémentaires par mois au premier trimestre contre 2.500 au 4e", soit une "quasi-stabilisation" à ses yeux.

Il y a également "moins de jeunes au chômage" qu'au début de 2013, plaide-t-il, mais les statistiques de Pôle Emploi montrent que la situation des seniors s'est, elle, encore détériorée.

 

>>Chômage: Copé (UMP) demande que Sapin "quitte ses fonctions" 

 

"Aller plus loin, plus vite, plus fort"

Beaucoup d'économistes avaient accueilli avec scepticisme la promesse de François Hollande d'inverser la courbe du chômage, en raison d'une croissance anémique, autour de 0,1%, alors qu'il faut environ 1,5% pour relancer l'emploi. Mais le chef de l'Etat avait maintenu son objectif contre vents et marées, tablant notamment sur l'arsenal des emplois aidés.

Faute d'une reprise suffisamment vigoureuse, les experts sont aussi circonspects pour 2014 : l'Unedic pense que 63.200 demandeurs d'emploi sans activité supplémentaires devraient pousser la porte de Pôle emploi. Selon l'Insee, le taux de chômage devrait continuer à grimper pour atteindre 10,6% dans l'hexagone fin juin.

Graphique montrant l'évolution mensuelle du chômage de janvier 2010 à décembre 2013 et les indicateurs d'âge et de longue durée [L.Saubadu/A.Bommenel / AFP]
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Graphique montrant l'évolution mensuelle du chômage de janvier 2010 à décembre 2013 et les indicateurs d'âge et de longue durée
 

Pour gagner malgré tout la "bataille de l'emploi", le chef de l'Etat a donc décidé d'ouvrir sans attendre un autre chapitre, en proposant un "pacte de responsabilité aux entreprises". Objectif: qu'elles embauchent en échange de 30 milliards de baisses de charges d'ici 2017.

Ce pacte "est maintenant un devoir qui engage pleinement le gouvernement et appelle la mobilisation de tous les acteurs", a-t-il souligné lundi.

"S'il n'y a pas de croissance forte, il n'y aura pas de diminution du chômage malgré tous les moyens que nous mettons" en œuvre, a-t-il insisté, en référence aux emplois d'avenir, contrats aidés ou de génération.

Il faut "aller plus loin, plus vite, plus fort" contre le chômage, a renchéri le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Patronat et syndicats ont d'ailleurs été reçus ce lundi à Matignon pour lancer sans attendre ce nouveau chantier, le jour même où les chiffres de Pôle Emploi étaient divulgués. Mais pour que ce nouveau pari réussisse, il faudra que les entreprises jouent le jeu.

 

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