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Cosse (EELV) : "On est plus qu’inquiets"

La secrétaire nationale d'EELV Emmanuelle Cosse le 16 janvier 2014 à Paris La secrétaire nationale d'EELV Emmanuelle Cosse le 16 janvier 2014 à Paris [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Ils ne comptent plus les couleuvres mais ils refusent de quitter le gouvernement. Pour la secrétaire nationale d’EELV, Emmanuelle Cosse, les écologistes doivent rester "combatifs", notamment sur le pacte de responsabilité ou sur le nucléaire. 

 

Vous avez critiqué le report de la loi famille. Pourquoi cela n’a-t-il pas été un motif de départ ? 

Ce choix est incompréhensible alors que nous avons besoin de moderniser notre droit pour qu'il reconnaisse toutes les familles. Et le recul du gouvernement face aux manifs réactionnaires est très grave. Mais ce n’est pas à l’aune de cette décision qu’on peut juger de la qualité de notre participation au gouvernement. 

 

Que reprochez-vous au pacte de responsabilité ? 

Nous sommes très sceptiques parce qu’on nous annonce ce que les entreprises ne devront plus payer mais pas ce qu’elles devront faire en échange. On veut des précisions très claires sur les contreparties en termes d’emplois durables, de pouvoirs des salariés et que les secteurs de l'économie verte soient soutenus prioritairement. Pour le moment, on voit que le Medef s’y refuse. Mais s'il n'y a pas de contreparties, il n'y a pas de pacte.

 

Avez-vous confiance en François Hollande pour mettre en place la loi sur la transition écologique ? 

Pour l’instant, je n’ai aucun signe qui montre que la loi sera à la hauteur de nos attentes. On commence à être plus qu’inquiets, on veut des signes très forts, notamment sur la réduction de la part du nucléaire. J’aimerais que les socialistes ne travaillent pas cette loi qu’en petit comité, avec le Medef et le lobby nucléaire, mais qu’ils l'écrivent avec les écologistes, les associations, les syndicats....

 

Faites-vous de la loi sur la transition énergétique une ligne rouge ?

Le problème avec les lignes rouges, c’est qu’elles vous rendent statiques. Je n’ai jamais été pour cette stratégie. Il y a une majorité, elle est composée notamment des écologistes. Et je prends au mot les engagements de François Hollande sur la transition énergétique, qui est essentielle. Nous en tirerons donc les conséquences si elle n’est pas au niveau de ce que l’on attend.

 

Après Arnaud Montebourg il y a quelques semaines, c’est Laurent Fabius qui s'est prononcé ce matin en faveur de nouvelles méthodes d’extraction du gaz de schiste. N’est-ce pas un mauvais signal ? 

Si Laurent Fabius pense qu’il vaut mieux s’allier avec les groupes pétroliers plutôt qu’avec les écologistes, c’est son choix. On en tirera également les conséquences si ce projet devait aller au bout. Mais, je le redis, il est hors de question pour nous de revenir sur l’interdiction de l’exploitation des gaz de schiste.

Pas parce que nous sommes dogmatiques mais parce que nous avons aujourd’hui des gisements disponibles d’énergies renouvelables (solaire, hydrolien, éolien) qui, elles, ne polluent pas, sont inépuisables et en plus ne saccagent pas l’environnement. Par ailleurs, il ne faut jamais oublier que le combat contre le gaz de schiste a réuni tous les partis, y compris l’UMP qui a été en pointe avec notamment Christian Jacob en Seine-et-Marne.

 

Vous dites vouloir être dans une "participation combative" au gouvernement. Est-ce que cette position un peu paradoxale ne brouille pas votre image auprès de vos militants et de vos électeurs ?

Je ne crois pas que cette position soit paradoxale. J’ai toujours assumé et défendu le choix de notre participation au gouvernement. J’ai toujours été pour que ce gouvernement réussisse, contrairement à Jean-Luc Mélenchon (le coprésident du Parti de gauche, ndlr) qui souhaite le voir échouer. Mais je ne vais pas me taire à chaque fois que le gouvernement oublie ses engagements et va dans la mauvaise direction.

Pour réussir, il faut que nous mettions en œuvre ce sur quoi nous avons été élus. Et, justement, ce que nos électeurs et les gens qui nous soutiennent nous demandent, c’est de défendre nos positions écologistes, la défense de la planète, les questions environnementales, les questions de lutte contre le réchauffement climatique. Or, ce sont des enjeux majeurs liés à nos modes de vie actuels et futurs, à la question du pouvoir d’achat et de l’emploi.

 

Quels sont vos objectifs pour les municipales et les européennes ?

Nous espérons avoir plus d’élus présents dans les municipalités et gagner quelques villes, il y a des endroits où je pense que c’est possible. Cela nous permettra de sortir du rapport de force de la présidentielle qui ne nous était pas vraiment favorable. Après, l’ambiance de la campagne est compliquée. On a des citoyens très interrogatifs, qui ont l’impression que les politiques ne sont pas assez porteurs de solutions concrètes, notamment sur les questions de pouvoirs d’achat et d’emploi.

Pour les européennes, nous souhaitons aussi faire un bon score, pour montrer que l’Europe est une solution à la crise, en tout cas une Europe solidaire, moderne, tournée vers les questions environnementales et pas l’Europe actuelle, qui est libérale, repliée sur les questions de réduction de la dette. Mais nous ne sommes pas naïfs. Je ne me dis pas qu’on fera le score de 2009 (16,28%, ndlr), où le contexte était très particulier, avec la droite au pouvoir.

 

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