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Levallois : Balkany a de bonnes chances de rester

Patrick Balkany dans son bureau de la mairie le 18 novembre 2012 à Levallois-Perret [Eric Feferberg / AFP/Archives] Patrick Balkany dans son bureau de la mairie le 18 novembre 2012 à Levallois-Perret [Eric Feferberg / AFP/Archives]

Arnaud de Courson (DVD) rêve de ravir la mairie de Levallois-Perret à Patrick Balkany (UMP), après avoir battu son épouse Isabelle aux cantonales de 2011, mais ce proche de Nicolas Sarkozy reste plébiscité par une bonne partie de son électorat malgré ses ennuis judiciaires.

"Patrick et Levallois c'est comme un vieux couple. Les habitants vont lui rester fidèles et lui pardonner ses frasques judiciaires", pronostique un élu des Hauts-de-Seine, fin connaisseur de la vie politique locale.

Le maire est la cible d'une enquête pour "blanchiment de fraude fiscale", soupçonné d'avoir dissimulé au fisc des avoirs à l'étranger, et d'une information judiciaire, accusé d'avoir puisé dans les deniers de la commune pour rémunérer un policier municipal utilisé comme chauffeur personnel.

L'édile, qui a pris la ville aux communistes en 1983, brigue un cinquième mandat à la tête de la commune. En 2008, malgré deux listes dissidentes à droite, il avait remporté haut la main, dès le premier tour, les municipales et, lors des législatives de 2012, son score à Levallois fut sans appel: 64%.

Piscine municipale avec sauna et bain à remous, conservatoire de musique haut de gamme, voyages scolaires à l'étranger, soirée dans le domaine de Chantilly pour les personnes âgées, rien n'est trop beau pour les habitants.

Isabelle Balkany le 16 mars 2011 à Levallois-Perret [Martin Bureau / AFP/Archives]
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Isabelle Balkany le 16 mars 2011 à Levallois-Perret
 

"Il a transformé les électeurs en consommateurs municipaux. Une stratégie diablement efficace", relève l'élu des Hauts-de-Seine. Un choix politique assumé. "Je veux bien être taxée de clientéliste", souffle Isabelle Balkany, première adjointe au maire. "L'intérêt d'une commune comme la nôtre, qui a de grosses recettes, n'est-il pas d'offrir de très bons services à prix modique?"

 

'La politique autrement'

 

Revers de la médaille, la ville est la plus endettée de France, avec une dette de plus de 730 millions d'euros, soit 11.000 euros par habitant contre 1.400 à Paris, selon les données du ministère de l’Économie.

Taclé à plusieurs reprises par la chambre régionale des comptes pour sa gestion budgétaire, le maire se veut serein. Nos entreprises "participent pour 59% aux recettes fiscales de notre ville, qui possède des capacités de remboursement de ses emprunts très supérieures aux communes de même taille", souligne-t-il dans une lettre aux Levalloisiens.

Arnaud de Courson le 12 décembre 2013 à Levallois-Perret [Bertrand Guay / AFP/Archives]
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Arnaud de Courson le 12 décembre 2013 à Levallois-Perret
 

Mais, pour Anne-Eugénie Faure, tête de liste PS aux municipales, "le système a atteint ses limites: aujourd'hui 125.000 m2 de bureaux restent vides". "La stratégie Balkany est de vendre du foncier aux entreprises pour payer le niveau de vie des habitants. Or, il n'y a aujourd'hui quasiment plus de terrain à bâtir", avertit la jeune femme.

Côté impôts, Patrick Balkany met en avant la fiscalité avantageuse dans sa commune.

"Il oublie de dire que depuis 2008 la taxe foncière a bondi de 17% et qu'il a instauré une taxe de balayage", souligne Arnaud de Courson. Ce chef d'entreprise a largement battu Isabelle Balkany aux cantonales de 2011, un coup de tonnerre à Levallois. "Depuis, je suis un ticket possible. Il est temps de faire de la politique autrement", relève-t-il, déplorant notamment "les 100 millions d'euros dépensés par la mairie pour un projet de tours qui ne verra jamais le jour".

Levallois-Perret [L. Saubadu/P. Defosseux / AFP]
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Levallois-Perret
 

L'homme tente de fédérer autour de lui les opposants de droite au maire actuel, mais sans succès jusqu'à présent. Du pain bénit pour Patrick Balkany.

D'autant que ses adversaires, à gauche comme à droite, n'articulent pas leur campagne autour des tracas judiciaires du maire. Ils demandent plus de transparence. "Les places en crèche et les logements sociaux sont attribués dans des conditions très opaques. Il est grand temps que cela change", remarque Anne-Eugénie Faure, reléguée au rang d'arbitre entre de Courson et Balkany dans une ville acquise depuis 30 ans à la droite.

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