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Passe d'armes entre Simeoni et la municipalité sortante de Bastia

Le candidat nationaliste aux municipales Gilles Simeoni à Ajaccio, le 7 juin 2013 [Pascal Pochard Casabianca / AFP/Archives] Le candidat nationaliste aux municipales Gilles Simeoni à Ajaccio, le 7 juin 2013 [Pascal Pochard Casabianca / AFP/Archives]

Le ton monte à Bastia, deuxième ville de Corse, où le candidat nationaliste Gilles Simeoni, grand favori des sondages, a vivement riposté mardi à la municipalité radicalo-communiste sortante qui l'avait accusé de "terrorisme" et de s'inspirer de "l'Italie mussolinienne".

"On a franchi un palier dans l'outrance et la violence verbale!", a déploré M. Simeoni face aux attaques du candidat PRG Jean Zuccarelli et du communiste Francis Riolacci, numéro 3 de la liste de la majorité PRG-PCF.

Ayant accusé M. Simeoni de "vouloir faire entrer les cagoules à la mairie", M. Zuccarelli, 50 ans, fils du maire PRG sortant Emile Zuccarelli, avait déclaré lundi que "la dynastie Simenoni (...) a toujours défini la France comme un Etat colonial dont la volonté serait d'organiser la sumbersion du peuple corse".

M. Riolacci avait ajouté que "le +simeonisme+, fondé sur le rejet de l'autre et de la Répubique, s'incarne dans des idées qui remontent à la collaboration avec l'Italie mussolinienne".

"Comme ils ont compris qu'ils sont en train de perdre, ils tirent leurs dernières cartouches en essayant d'alimenter une stratégie de la tension", a déclaré à la presse M. Simeoni, 46 ans, tête de la liste "Inseme per Bastia" (Ensemble pour Bastia).

Fils de l'initiateur du renouveau du nationalisme corse dans les années 1970, Edmond Simeoni, cet avocat de 46 ans, qui a défendu Yvan Colonna, l'assassin du préfet Claude Erignac, est arrivé en tête dans les deux sondages publiés ces dernières semaines.

Il est élu depuis 2010 élu à l'Assemblée de Corse avec dix autres nationalistes modérés et quatre indépendantistes (sur 51 élus).

Jean Zuccarelli, candidat PRG à la mairie de Bastia, le 26 juillet 2012 à Ajaccio [Pascal Pochard Casabianca / AFP/Archives]
Photo
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Jean Zuccarelli, candidat PRG à la mairie de Bastia, le 26 juillet 2012 à Ajaccio
 

Fort du soutien de l'autre liste nationaliste, M. Simeoni a stigmatisé dans un communiqué le comportement de la municipalité sortante au pouvoir depuis un demi-siècle.

"Ils démontrent, a-t-il dit, que les seuls arguments qu'il leur reste à opposer à cette extraordinaire dynamique de victoire et de changement sont le mensonge, l'injure, et la diffamation."

M. Simeoni a ajouté avoir "constamment affirmé que seule l'action publique et démocratique peut permettre de construire une société corse émancipée, qui offre à sa jeunesse d'autres perspectives que la révolte, les parloirs de prison, le chômage, le culte des armes ou l'exil."

 

- "Fils de Dark Vador!" -

 

"Ils savent aussi, a-t-il souligné, que ce qui fait courir un danger à l'Etat et à sa crédibilité ce n'est pas l'aspiration massive des Corses à la reconnaissance de leur identité, mais bien plutôt de continuer à soutenir à bout de bras un système fondé sur la violence de la fraude, du clientélisme et des passe-droits généralisés sur les emplois publics et les logements."

Rejetant cette "provocation grossière" et soulignant comme la presse locale que de tels propos étaient "sans précédent dans la vie politique bastiaise et insulaire", M. Simeoni a encore accusé MM. Zuccarelli et Riolacci de manier "l'injure, lorsqu'ils affirment que nous serions les tenants du rejet de l'Autre, ou d'une +race pure+".

"Le peuple corse, a-t-il dit, est une communauté de destin, qui intègre en son sein toutes celles et ceux qui ont fait le choix de vivre dans ce pays et d'en adopter l'identité."

Il a enfin reproché à ses adversaires de pratiquer "la diffamation quand ils osent affirmer que le +simeonisme+ prend sa source dans la collaboration avec l'Italie mussolinienne (...) assumant pour la première fois publiquement les rumeurs aux relents d'égout que certains de leurs séïdes étaient jusque-là chargés de colporter dans l'ombre".

Pour l'avocat bastiais, "ils n'insultent pas seulement ma famille, mais aussi celle de centaines de militantes et de militants autonomistes et nationalistes dont les parents et grands-parents ont pris tous les risques et bien souvent donné leur sang et leur vie pour la France, pour la Résistance et pour la liberté".

"Face à ce "florilège (...) qui annonce sans doute d'autres manoeuvres et d'autres dérapages (...) la jeunesse, via les réseaux sociaux, a déjà apporté une première réponse à cette entreprise désespérée", a conclu M. Simeoni.

Il faisait référence aux dizaines de messages de "magagna" (plaisanterie) sur ces réseaux l'accusant notamment d'être "le fils de Dark Vador", d'avoir "provoqué la révolution en Ukraine" ou encore "les inondations au Pays basque".

 

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