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Ecoutes Sarkozy-Herzog: Dupond-Moretti souhaite une intervention d'Hollande

Me Eric Dupond-Moretti le 3 février 2014 à Draguignan [Valery Hache / AFP/Archives] Me Eric Dupond-Moretti le 3 février 2014 à Draguignan [Valery Hache / AFP/Archives]

Me Eric Dupond-Moretti a répondu mardi à Christiane Taubira, au sujet de la polémique sur les écoutes, que les avocats ne recherchaient pas l'impunité pour eux-mêmes mais dénonçaient "des abus de pouvoir", jugeant que le président Hollande avait "son mot à dire là-dessus".

"Je ne peux pas défendre l'idée d'assurer l'impunité à un citoyen parce qu'il exerce une profession", avait déclaré lundi sur France info la Garde des Sceaux en expliquant "qu'il existait des voies de recours pour un justiciable estimant qu'un juge d'instruction n'aurait pas respecté le droit dans une procédure le concernant".

Appelé à réagir à ces propos, Eric Dupond-Moretti, a expliqué sur RMC-BFM TV qu'aujourd'hui "quand quelqu'un est placé sous écoutes alors qu'il ne pouvait pas l'être, il n'a strictement aucun recours s'il n'est pas mis en examen".

"J'ai été abasourdi par les déclarations du Garde des sceaux quand elle indique que finalement, notre protestation serait une requête pour l'impunité. Mais il n'a jamais été question de cela, ce que nous contestons, ce sont les abus de pouvoir commis par des juges", a-t-il lancé.

"Les avocats, on peut les écouter et c'est la moindre des choses quand on pense qu'ils ont commis une infraction. En revanche, il y a dans cette affaire, un certain nombre d'attaques contre le secret professionnel et la profession dit +stop !+, tout simplement", a-t-il ajouté. "Car, le secret professionnel, ce n'est pas mon secret, c'est le vôtre si vous êtes mon client", a-t-il affirmé au journaliste qui l'interrogeait.

Eric Dupond-Moretti participe à l'appel lancé par des avocats, un millier selon lui, qui dénoncent un "danger pour la démocratie de telles dérives et (...) l'impérieuse nécessité de protéger le secret professionnel, pilier de la profession d'avocat".

Le président de la République doit-il intervenir? L'avocat le pense.

"S'il y a des dérives, il peut intervenir. Je pense qu'il a son mot à dire là-dessus", a-t-il assuré. En tout cas, Eric Dupond-Moretti plaide pour que le parlement se saisisse du dossier afin qu'un texte "protège de façon claire et nette" le travail des avocats.

"Ce texte dirait deux choses, l'avocat peut être écouté quand il a commis ou est suspecté d'avoir commis une infraction, mais pour le reste, dans la relation qu'il a avec son client, on ne peut pas l'entendre", a-t-il suggéré.

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