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Branle-bas de combat au sein des états-majors

Harlem Désir.[AFP]

Le temps presse. Il reste moins d’une semaine aux états-majors politiques pour se remettre en ordre de bataille en vue du second tour des municipales. C’est pourquoi le président Hollande s’est entretenu dès hier à l’Elysée, avant son départ à La Haye, avec le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

 

Le défi est immense pour la gauche, qui a enregistré un sévère avertissement au premier tour et devra jouer le rassemblement au second si elle veut minimiser ses pertes. La droite, elle, compte sur la mobilisation de son électorat pour confirmer ses bons résultats et sortir gagnante du scrutin.

Mais, dans un camp comme dans l’autre, c’est la question du report des voix du Front national, qui connaît une poussée historique, qui sera décisive.

Or, la stratégie du front républicain, invoquée par le Parti socialiste pour faire barrage au parti frontiste, est rejetée par l’UMP.

 

Le PS doit jouer l’union

> Etat des lieux. Le désaveu est flagrant. Si le Parti socialiste s’attendait à un reflux mécanique par rapport aux dernières élections de 2008 et à payer dans les urnes l’impopularité de l’exécutif, il enregistre des scores médiocres. Comme par exemple à Marseille, où l’arrivée en troisième position de Patrick Mennucci derrière le Front national constitue un véritable camouflet.

> Stratégie. Face à cette débâcle, le PS espère remobiliser son électorat, et notamment les déçus de François Hollande qui sont venus grossir les rangs de l’abstentionnisme dimanche dernier. Mais pour limiter la casse, le Parti socialiste compte également sur les réserves de voix de ses alliés écologistes et communistes, avec qui il espère négocier des listes de rassemblement en vue du second tour.

Enfin, le PS espère profiter de triangulaires pour s’imposer dans certaines communes. Du moins là où son score lui permet d’espérer une victoire. Ailleurs, il pourrait se retirer pour faire barrage au FN, comme il l’a déjà annoncé hier à Saint-Gilles (Gard), où le candidat du Rassemblement bleu marine, Gilbert Collard, est largement en tête.

> Villes prêtes à basculer. La partie semble compromise dans la cité phocéenne. Le PS est en revanche bien placé pour remporter Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) à la faveur d’une triangulaire.

 

EELV va peser

> Etat des lieux. Contre toute attente, les écologistes, alliés au gouvernement, ont repris des couleurs dimanche soir, en passant la barre des 10 % avec des listes autonomes dans plusieurs communes, comme à Lille, Valence, Caen, Poitiers ou encore Rouen, mais aussi en s’offrant le luxe de supplanter les socialistes à Grenoble, avec le concours du Front de gauche.

> Stratégie. Grâce à ses «bons scores», Europe Ecologie-Les Verts sera une des clés des tractations d’entre-deux-tours à gauche. Le parti écologiste peut ainsi espérer imposer un certain nombre d’exigences au PS en échange de son ralliement. C’est déjà le cas dans la capitale, où le PS a accepté hier de donner dix-huit conseillers de Paris aux écologistes en cas de victoire d’Anne Hidalgo.

 

Le FG regonflé

> Etat des lieux. Compte tenu du contexte, le Front de gauche estime avoir bien résisté, en parvenant à passer la barre des 10 % dans une centaine de villes, selon Jean-Luc Mélenchon, et même celle des 15 % à Rennes (Ille-et-Vilaine).

> Stratégie. En poursuivant cette stratégie d’autonomie au second tour, la formation espère prouver qu’elle peut incarner une alternative crédible à gauche.

 

L’UMP se frotte les mains

> Etat des lieux. Elle n’en espérait pas autant. L’UMP est sortie largement gagnante du premier tour des municipales dimanche dernier, avec 46,54 % des voix, contre 37,74 % pour la gauche. Et si elle a montré une bonne capacité de résistance à Marseille, elle a surtout réussi l’exploit de faire mentir les sondages en sortant en tête du scrutin là où la gauche était pourtant donnée favorite, comme à Paris ou encore Toulouse. Cerise sur le gâteau : le parti d’opposition est déjà parvenu, dès le premier tour, à faire basculer Niort, dans l’escarcelle de la gauche depuis près de 60 ans, et Chalon-sur-Saône.

> Stratégie. Forte de son avance, l’UMP compte sur la mobilisation de son électorat pour «transformer l’essai» dimanche prochain et adresser un «carton rouge» au gouvernement. Pour autant, le parti d’opposition pourrait être gêné par le Front national dans une centaine de triangulaires. Face à ce risque, le président du parti, Jean-François Copé, a exclu hier tout désistement ou alliances, appelant plutôt les électeurs du FN à reporter leurs voix sur les candidats UMP.

> Villes clés. L’UMP est bien placée pour faire virer du rose au bleu de nombreuses communes, comme Caen, Metz, Strasbourg, Saint-Etienne, Châlons-en-Champagne ou encore Chambéry.

Elle est également en ballottage favorable à Nancy, que la gauche espérait lui prendre, ou à Angers. Elle est par ailleurs en tête à Montauban, Saint-Etienne, Valence,

 

Le FN veut confirmer

> Etat des lieux. Il a fait carton plein. Arrivé en tête dans au moins dix-neuf communes et en capacité de se maintenir au second tour dans plusieurs centaines d’autres, le Front national a réussi son pari. Le parti est même parvenu à ravir Hénin-Beaumont à la gauche dès le soir du premier tour. Un coup de semonce pour les autres partis, qui peinent à se mettre d’accord sur une stratégie commune afin de lui faire obstacle.

> Stratégie. Pour confirmer sa poussée, le parti fronstite compte sur la fidélité de son électorat mais espère aussi profiter de la mobilisation d’une partie des abstentionnistes lors du second tour. Ailleurs, en cas de triangulaires notamment, il usera de sa capacité de nuisance afin de jouer les arbitres.

> Villes clés. Le Front national a de bonnes chances de remporter Béziers, Fréjus et Saint-Gilles. Il est aussi bien placé à Perpignan, Avignon, Carpentras, Beaucaire ou encore Tarascon.

 

Le centre en appui

> Etat des lieux. En nouant des alliances dès le premier tour avec l’UMP dans de nombreuses villes, les centristes de l’UDI et du Modem (unis au sein d’une formation appelée L’Alternative) ont contribué à élargir la victoire de la droite.

> Stratégie. En vue du second tour, les centristes font néanmoins valoir leur différence, en plaidant, à l’inverse de l’UMP, pour des désistements afin de faire barrage au FN.

> Villes clés. L’UDI, alliée à l’UMP, talonne le PS à Bourges et est en ballottage favorable à Laval, Amiens ou encore Annecy. Le président du Modem, François Bayrou, est, lui, assuré d’être élu à Pau.

 

 

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