En direct
A suivre

Il y a 40 ans, VGE à l'Elysée: des "anciens" jeunes giscardiens se souviennent

Le président de la république Valéry Giscard d'Estaing répond aux questions des journalistes lors d'une conférence de presse, le 26 juin 1980 à l'Elysée à Paris [ / AFP/Archives] Le président de la république Valéry Giscard d'Estaing répond aux questions des journalistes lors d'une conférence de presse, le 26 juin 1980 à l'Elysée à Paris [ / AFP/Archives]

Ils racontent tous une "modernité" dans la France des années 70. Quarante ans après l'élection de VGE, d'"anciens" jeunes giscardiens se souviennent d'une campagne qui les a "marqués", les a liés à vie et a lancé leur engagement politique.

"C'est le passage d'une République en noir et blanc à une République en couleurs", résume Marielle de Sarnez. Pour elle, l'arrivée de Valéry Giscard d'Estaing à l'Elysée, un homme dans la quarantaine, représentait "la modernité absolue".

"Il a été élu de justesse, c'est l'époque où on se dit la gauche n'est pas loin", rappelle la vice-présidente du MoDem avant d'énumérer les réformes du début du septennat: majorité à 18 ans, réforme du divorce, dépénalisation de l'avortement...

Dominique Bussereau a lui aussi fait partie de l'aventure des jeunes giscardiens. Il fut par la suite député et ministre mais la campagne de 1974 reste "le plus beau souvenir" de sa vie politique.

"Il faisait beau, il y avait un vent de changement qui soufflait sur la France, six ans après 1968", raconte-t-il à l'AFP, en fouillant dans ses souvenirs.

L'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing le 12 octobre 2012 à Paris [Thomas Samson / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
L'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing le 12 octobre 2012 à Paris

Après le décès de Georges Pompidou, la campagne est éclair, un peu plus d'un mois. "Heureusement que la campagne présidentielle, ce n'est pas trois mois", glisse d'ailleurs Giscard dans le documentaire qu'a consacré Raymond Depardon à cette campagne et qui attendra des années avant d'être diffusé.

C'est une affiche sur laquelle était inscrit "centriste, libéral, européen" qui a décidé de l'engagement de Dominique Bussereau quand il était à Sciences-Po, se remémore-t-il.

Cette campagne a "marqué" une génération, qu'il a retrouvée au fil de son itinéraire politique, "tout un réseau" dit-il. "On a gardé une très forte complicité", explique-t-il et ce,malgré "les bagarres" nombreuses qui ont pu secouer par la suite le RPR, l'UDF, le MoDem...

- Regrets sur la peine de mort et les radios libres -

Humainement, "on ne s'est jamais lâché", renchérit l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et de citer par exemple... Dominique Bussereau qui a fait partie de son gouvernement.

Jean-Pierre Raffarin garde lui aussi un souvenir fort de cette expérience, "premier acte politique de son parcours", qu'il juge "fondamental" et "structurant".

L'ancien ministre Dominique Bussereau le 21 novembre 2012 à Paris [Thomas Samson / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
L'ancien ministre Dominique Bussereau le 21 novembre 2012 à Paris

"On avait le sentiment que la modernité allait entrer dans la vie politique française", raconte-t-il aussi. Et au passage, avec une certaine nostalgie, il salue "le degré d'exigence intellectuelle" tant chez les ministres et chez les collaborateurs de l'époque, au regard de certaines prestations parfois "un peu bâclées" qu'il voit aujourd'hui.

Tous fêteront l'anniversaire au jour J, le 19 mai, autour d'un verre avec VGE, dont ils louent l'"intelligence" et la vivacité d'esprit qu'il conserve à 88 ans.

La vice-présidente du Modem Marielle de Sarnez le 5 mai 2014 à Paris [Thomas Samson / AFP/Archives]
Photo
ci-dessus
La vice-présidente du Modem Marielle de Sarnez le 5 mai 2014 à Paris

"On disait toujours: +Giscard rendait tout le monde très intelligent+", explique Marielle de Sarnez. "Il est limpide dans la manière de s'exprimer", ajoute-t-elle. C'est aussi "un grand génie de la communication", dit-elle, évoquant notamment l'affiche de campagne sur laquelle il pose avec sa fille Jacinthe. Sa famille avait été fortement impliquée dans la campagne.

Comme Jean-Pierre Raffarin et Dominique Bussereau, Marielle de Sarnez se dit déçue par la seconde partie du septennat et évoque un inévitable "isolement" à l'Elysée. Elle aurait aimé qu'il abolisse la peine de mort et autorise les radios libres, ce qui attendra la victoire de François Mitterrand en 1981.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités