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Européennes : Valls monte au créneau

Manuel Valls en meeting à Lille. [PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Alors que le PS s’attend à un mauvais score, le Premier ministre s’efforce de remobiliser l’électorat de gauche d’ici à dimanche.

 

La rencontre était hautement symbolique. A cinq jours des élections européennes, le Premier ministre, Manuel Valls, s’est entretenu hier à Matignon avec l’ancien président socialiste de la Commission européenne, Jacques Delors.

Alors que l’exécutif redoute que le revers subi par le PS lors des municipales se reproduise dimanche, celui qui fut le chantre du projet européen en France apparaît comme un allié de poids.

La participation des Français doit être "la plus importante possible car il en va de la voix de la France", a plaidé Jacques Delors, en sortant de son entrevue avec le chef du gouvernement. «"Le bouc émissaire ne peut pas être l’euroscepticisme", a-t-il ajouté.

 

Une campagne marathon

Mobiliser les électeurs, c’est bien ce que tente de faire Manuel Valls ces derniers jours. D’autant que le Front national est donné en tête du scrutin, y compris en Ile-de-France, où il obtiendrait 20 %, contre 4,4 % en 2009 (sondage Ifop/iTélé publié hier).

Pour empêcher ce scénario catastrophe de se réaliser, le Premier ministre a décidé de ne pas ménager ses efforts. Le chef du gouvernement s’est en effet lancé dans une véritable campagne marathon. Après un premier meeting avec le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) au début du mois, puis un second à Lille, jeudi dernier, en compagnie de Martine Aubry, par ailleurs la fille de Jacques Delors, Manuel Valls en a tenu un troisième lundi soir à Evry (Essonne) avec la tête de liste socialiste en Ile-de-France, Pervenche Bérès.

A l’approche du scrutin, le Premier ministre n’a d’ailleurs pas l’intention de réduire la cadence. Ce soir, il se rendra à Barcelone, sa ville natale, pour un nouveau meeting, en présence du candidat de la gauche à la présidence de la Commission européenne, l’Allemand Martin Schulz.

Enfin, vendredi, Manuel Valls ira à Lyon, pour soutenir son ex-collègue Vincent Peillon, qui est tête de liste dans la circonscription Sud-Est.

 

Manuel Valls, l’anti-Ayrault

Si le Premier ministre s’implique autant, c’est parce que le président Hollande le lui a demandé. Et pour cause, Manuel Valls jouit toujours d’une popularité confortable (52 %, selon le dernier baromètre LH2 pour Le Nouvel Observateur).

Mais pour le chef du gouvernement, l’enjeu est aussi personnel. C’est son premier test électoral depuis son arrivée à Matignon. "Adepte de la prise de risque", selon ses propres mots, l’ex-ministre de l’Intérieur entend trancher avec son prédécesseur Jean-Marc Ayrault, dont le manque d’engagement lors des municipales lui a coûté son poste.

Pour preuve, Manuel Valls a annoncé vendredi dernier une réduction d’impôts pour les foyers les plus modestes là où Jean-Marc Ayrault avait repoussé sine die la "pause fiscale" tant attendue par les Français.

Cela suffira-t-il à limiter les dégâts ? "Les Français ont été échaudés par les promesses" sur la fiscalité, prévient Bernard Sananès, président de l’Institut CSA.

Largement devancés, les socialistes ne croient d’ailleurs pas au miracle. Pour eux, égaler les 16,5 % de 2009 serait déjà une victoire. 

 

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