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Les enjeux des élections européennes

Le Parlement européen. [AFP]

Alors que le FN est donné en tête,  la participation sera déterminante pour le PS qui redoute un nouveau revers dimanche.

 

A quarante-huit heures du scrutin, la tension monte pour les partis, qui se disputeront ce dimanche les 74 postes de députés réservés à la France au Parlement européen.

Quelle que soit leur couleur politique, les états-majors se seront évertués ces derniers jours à mobiliser les électeurs. Un défi de taille tant les Français semblent être eurosceptiques : 49 % d’entre eux sont insatisfaits face à l’Union européenne, selon un sondage Ifop-JDD publié dimanche dernier.

 

Largement devancé, le PS espère limiter les dégâts

Après la défaite qu’ils ont subie aux municipales, les socialistes veulent limiter les dégâts.

Officieusement, ils considéreraient même comme une victoire le fait d’égaler ou de légèrement dépasser leur score de 2009 (16,5 %), pourtant vécu, à l’époque, comme un cataclysme. L’objectif semble raisonnable : le PS obtiendrait 17 %, selon le sondage BVA-L’Express publié lundi dernier.

Officiellement, le parti espère néanmoins un "sursaut", comme l’a exhorté hier Vincent Peillon, tête de liste dans le Sud-Est.

Mais quel que soit le résultat, le Premier ministre, Manuel Valls, qui s’est personnellement impliqué dans la campagne, a d’ores et déjà écarté tout "changement de gouvernement", de "majorité" ou de "ligne économique". Une déclaration destinée à couper l’herbe sous le pied à l’opposition mais aussi aux voix qui seraient tentées de s’élever à nouveau au sein de la majorité pour critiquer la politique menée par l’exécutif.

 

Le Front national sur le point de gagner son pari

Crédité de 23 % des voix environ (soit 15 à 20 eurodéputés), le Front national serait le grand vainqueur, devançant de un ou deux points l’UMP et largement le PS. Il devrait ainsi multiplier par quatre le score qu’il avait obtenu il y a cinq ans (6,34 %).

Si cette tendance se confirme, le FN pourrait ainsi s’autoproclamer "premier parti de France", selon les termes de Marine Le Pen, et apparaître comme une alternative au traditionnel clivage PS-UMP.

Une telle victoire pourrait également continuer à valider la stratégie de dédiabolisation menée depuis plusieurs années par Marine Le Pen. L’évocation du virus Ebola comme solution à l’immigration mardi dernier par son père, Jean-Marie Le Pen, candidat à sa réélection dans le Sud-Est, fait toutefois planer le doute sur le supposé changement du parti.

 

Le statut de premier parti d’opposition de l’UMP contesté

Alors qu’elle avait gagné les dernières élections avec 27,88 % des voix, l’UMP, au coude à coude depuis des semaines avec le FN, pourrait finalement être rétrogradée à la deuxième place (21 % selon le dernier sondage BVA). Ce qui constituerait un camouflet.

Il faut dire que la campagne de l’UMP a été compliquée : au regain de tensions internes autour de la vision de l’Europe se sont ajoutés des soupçons d’anomalies financières dans le fonctionnement du parti.

Ce qui a poussé l’ex-président, Nicolas Sarkozy, à sortir de son silence hier dans les colonnes du Point, notamment pour mettre en garde l’électorat de droite contre un vote extrême.

 

Trois partis se disputent la quatrième place du podium

Jusqu’ici, aucune autre formation n’a réussi à se hisser au-dessus des 10 %. Mais trois d’entre elles entendent se disputer la quatrième position.

Dans les sondages, c’est l’alliance UDI-Modem qui tient la corde avec 9,5 % (contre 8,46 % pour le Modem seul en 2009).

Suivent ensuite les écologistes, que la ligne politique bancale (un pied dans la majorité parlementaire, l’autre en dehors du gouvernement) semble cantonner à jouer les seconds rôles (9 % contre 16,28 % il y a cinq ans).

Se remettant à peine de ses divisions aux municipales, le Front de gauche, quant à lui, progresserait peu, calant à 8 % (contre 6,48 % aux dernières élections).

 

Comme lors des précédents scrutins, l’abstention sera élevée 

Depuis que les membres du Parlement européen sont élus au suffrage universel, la participation des Français à ce scrutin n’a cessé de dégringoler (60,7 % en 1979, contre 40,7 % en 2009).

Les élections de dimanche ne devraient pas échapper à la règle. "On pourrait battre un nouveau record d’abstention, en passant en dessous de la barre des 40 % de participation", confirme le président de l’Institut CSA, Bernard Sananès. 

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