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Parti radical: bataille entre Hénart et Yade pour succéder à Borloo

Laurent Hénart pose devant la mairie de Nancy, le 23 décembre 2013 [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives] Laurent Hénart pose devant la mairie de Nancy, le 23 décembre 2013 [Jean-Christophe Verhaegen / AFP/Archives]

Le maire de Nancy, Laurent Hénart, et l'ex-ministre Rama Yade se livrent une rude bataille pour la tête du Parti radical, orphelin depuis le retrait de Jean-Louis Borloo, dans un prélude à la course à la présidence de l'UDI.

Le Parti radical est le plus vieux parti de France. Créé en 1901, il s'est scindé entre radicaux de gauche (l'actuel PRG) et le Parti radical, communément appelé Parti radical valoisien. Les francs-maçons y sont réputés influents.

Après avoir été une composante de l'UDF puis avoir intégré l'UMP en 2002, il est sorti de son giron en 2011 et a initié l'UDI (Union des démocrates et indépendants) à l'automne 2012. Jean-Louis Borloo en était le président depuis 2007.

Depuis début mai, Laurent Hénart et Rama Yade se livrent une campagne assez féroce. "En trente ans au Parti radical, je n'ai jamais vu une ambiance aussi électrique", confie un vieux cacique.

Cette semaine, des accusations de fichiers gonflés ont fleuri dans le Canard Enchaîné.

Rama Yade, qui a évoqué les contestations devant les instances internes sur le fichier d'adhérents, martèle depuis le début qu'elle veut un scrutin "sincère". Elle avait réclamé début mai, sans succès, ce fichier électoral.

Car son rival, Laurent Hénart, est dans les murs depuis longtemps. Entré au Parti radical en 1988, à l'âge de 20 ans, il a créé le mouvement des jeunes radicaux et est aujourd'hui secrétaire général du mouvement. Cet ancien secrétaire d'Etat de Jacques Chirac assure la présidence par intérim depuis le retrait de Jean-Louis Borloo.

- Favori contre outsider -

"C'est clair dans l'esprit" de Borloo "que je prends le relais", glisse-t-il à l'AFP.

Avant que Rama Yade ne déclare sa candidature, une tentative de conciliation entre les deux a échoué. Cet hiver, Mme Yade n'avait pas réussi à obtenir un poste éligible en Ile-de-France pour les européennes.

L'élu de Nancy, qui a succédé fin mars à André Rossinot - figure historique du Parti radical - se présente en héraut de l'indépendance de son parti. Il veut un contrat de législature écrit noir sur blanc avec l'UDI et plaide pour un candidat issu de l'UDI à la prochaine présidentielle.

"Est-ce qu'on est indépendant ou est-ce qu'on est dans le sillage de l'UMP?", dit-il à l'AFP, reprochant à Rama Yade ses "attaches sarkozystes". Dans les derniers jours, l'attaque s'est faite plus frontale encore quand il l'a traitée d'"enfant gâtée" sous l'influence de l'ex-chef de l'Etat, incapable de "jouer collectif".

L'accusation fait sourire l'intéressée, qui rétorque: n'a-t-elle pas tenu tête à Nicolas Sarkozy justement?

Elle a tout de suite joué de son argument de forte tête, aimée des médias. "Une présidente à audience nationale, c'est un parti radical fort, qui renforcera parallèlement l'UDI", écrit-elle dans son annonce de candidature.

Elle s'est entretenue avec Jean-Louis Borloo cette semaine et glisse au passage qu'un de ses proches, Paul Benayoun, lui a apporté son soutien.

Outsider, elle essaie de "convaincre chaque adhérent". "Les radicaux, l'Histoire l'a montré, sont assez frondeurs", lance-t-elle.

La vice-présidente de l'UDI Rama Yade, le 29 janvier 2014 à Paris [Joel Saget / AFP/Archives]
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La vice-présidente de l'UDI Rama Yade, le 29 janvier 2014 à Paris

"Elle mène une belle campagne", reconnaît un des responsables de l'UDI. Les deux candidats ne ménagent pas leur efforts sur le terrain.

L'élection se déroulera du 16 au 22 juin par vote électronique avec un congrès à suivre début juillet. Le nombre des inscrits n'est pas connu officiellement. M. Hénart a fait état auprès de l'AFP d'environ "13.000" personnes.

Toute l'UDI scrute avec attention cette élection puisque le Parti radical est l'un de ses piliers, avec le Nouveau Centre d'Hervé Morin. Et l'UDI doit aussi trouver un successeur à Jean-Louis Borloo cet automne.

Mais aucun dirigeant de l'UDI n'a exprimé publiquement de choix. Rama Yade a, elle, d'ores et déjà prévu que si elle s'imposait à la tête du Parti radical, elle ferait auditionner tous les candidats à la tête de l'UDI avant de se prononcer. Elle-même affirme ne pas être intéressée par le poste.

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