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Royal dénonce des "attaques misogynes" après son véto à un projet d'autoroute

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, le 10 juillet 2014 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives] La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, le 10 juillet 2014 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a dénoncé mardi les "attaques misogynes et brutales" émanant d'élus qui protestent contre sa décision de bloquer un projet d'autoroute dans l'Ouest et réaffirmé son choix, jugeant qu'il n'est "pas réaliste de mettre 900 millions d'euros dans 60 km".

"C'est une façon dépassée de faire de la politique, on peut avoir des avis différents, discuter, se respecter, mais les attaques à la fois misogynes et brutales, vraiment, ne font pas avancer les dossiers", a réagi Mme Royal sur Europe 1.

"Continuons à discuter, ce n'est pas la peine qu'une poignée d'élus menace, vocifère, insulte. A quoi ça sert?", a-t-elle poursuivi.

Des parlementaires et élus de gauche et de droite de Vendée, Charente-Maritime et Pays-de-la-Loire ont écrit au Premier ministre Manuel Valls pour réclamer que l'Etat n'abandonne pas le projet d'autoroute A831, auquel Mme Royal a annoncé qu'elle s'opposerait.

Jugeant "inacceptable" cette décision "soudaine" et "improvisée", les élus estiment que cette autoroute est "absolument essentielle à la vitalité de nos territoires durement touchés par la crise" et "pour la sécurité des automobilistes dans un secteur asphyxié par une circulation dense".

Mais l'attaque la plus virulente est venue du président du Conseil général de Vendée Bruno Retailleau (UMP) qui a accusé la ministre de se prendre pour "Aliénor d'Aquitaine".

"Elle se prend pour la réincarnation d'Aliénor D'Aquitaine, c'est l'arbitraire le plus total, le Marais Poitevin n'est pas le jardin privé de madame Royal (...) Ce qu'elle nous propose aujourd'hui, c'est une sorte de retour au Moyen-Age avec des décisions de la duchesse Ségolène. Et bien nous, on est pas des gueux et on ne se laissera pas faire!", a-t-il dit.

Revenant sur les raisons de son veto, la ministre a jugé qu'il s'agissait de "prendre des décisions de bon sens".

"Ce n'est pas réaliste de mettre 900 millions d'euros dans 60 km (...) On ne va pas refaire Notre-Dame des Landes dans le Marais Poitevin! Notre-Dame des Landes aussi, ça a été décidé sur des études qui dataient d'il y a plus de 10 ans, et là, on recommence?", a-t-elle demandé.

Interrogée sur la position de Manuel Valls, la ministre a assuré qu'il était sur la même longueur d'onde. "Il dit exactement ça: discutons sereinement en mettant les choses à plat".

Ce projet d'autoroute reliant Fontenay-le-Compte en Vendée à Rochefort en Charente-Maritime avait reçu en 2011 le feu vert de l'ancien Premier ministre François Fillon. Il doit traverser le Marais Poitevin qui a retrouvé en 2014 le label de Parc naturel régional, perdu en 1996.

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