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Les 35 heures: des polémiques récurrentes

Lionel le 21 avril 2002 à son "Atelier" de campagne à Paris [Philippe Desmazes / AFP/Archives] Lionel le 21 avril 2002 à son "Atelier" de campagne à Paris [Philippe Desmazes / AFP/Archives]

La question des 35 heures, réforme emblématique de la gauche entrée en vigueur en 2000, soulève de façon récurrente la polémique dans le monde politique et social. En voici les principaux épisodes.

- 30 juin 2002: après le retentissant échec de Lionel Jospin au premier tour de la présidentielle, le 21 avril 2002, Bernard Kouchner - son ancien ministre de la Santé - affirme au journal Le Parisien que les 35 heures sont "une des raisons fortes de l'échec de la gauche". L'ancien ministre de la Culture, Jack Lang, regrette aussi "une législation trop rigide".

- juin 2006: Ségolène Royal, favorite des sondages et future candidate PS à la présidentielle, s'en prend aux 35 heures: "le résultat non voulu" de la réforme a été "une dégradation de la situation des plus fragiles", dit-elle.

Dans une interview aux Echos, elle s'était déjà demandé s'il ne faudrait pas "aller au-delà" des assouplissements déjà apportés aux 35 heures. Un des ténors du PS, Jean-Christophe Cambadélis, lui rétorque: "Veut-elle être la candidate des socialistes ou contre les socialistes?"

- juin 2007: après son échec à la présidentielle, Ségolène Royal critique ouvertement les 35 heures en jugeant que "leur généralisation" qu'elle a dû défendre pendant sa campagne "par cohérence avec le PS" n'est "pas du tout crédible". Elle juge la loi "trop rigide".

- Eté 2007: Nicolas Sarkozy, élu président sur l'un de ses thèmes favoris "travailler plus pour gagner plus", n'abrogera pas les 35 heures. Depuis le retour de la droite au pouvoir - 2002 - les 35 heures ont toutefois été progressivement détricotées, à coup de dérogations ou d'accroissement des heures supplémentaires.

- mi-décembre 2010: La polémique surgit au sein de la droite. Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, relance le débat en annonçant une "réflexion". Le ministre du Travail Xavier Bertrand ne souhaite pas aller plus loin. Le président Sarkozy juge, lui, qu'il n'y a "pas de sujets tabous".

- 2 janvier 2011: Manuel Valls, candidat à la primaire socialiste, déclare vouloir "dévérouiller" les 35 heures pour permettre aux Français de "travailler davantage". "Nous ne pouvons pas aller devant les Français avec les mêmes propositions, les mêmes idées - les 35h, les emplois-jeunes- qu'en 1997. Le monde a changé, donc nous aussi, nous devons changer nos propositions".

Dès le lendemain, Benoît Hamon, porte-parole du PS et tenant de l'aile gauche, engage Manuel Valls à "revenir dans le droit chemin".

- 30 octobre 2012: Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre déclare dans une interview au Parisien que la durée légale du travail à 35 heures par semaine n'est "pas un sujet tabou" et déclenche une salve de réactions. L'opposition de droite se réjouit mais les syndicats et une partie de la gauche s'inquiètent. Le Premier ministre se dépêche de rectifier le tir en déclarant quelques heures plus tard à l'Assemblée nationale: "la durée légale du travail est de 35 h et elle ne changera jamais tant que la gauche sera au pouvoir".

- 28 août 2014: Emmanuel Macron, juste avant sa nomination à Bercy, se déclare, dans une interview au Point, favorable au fait d'autoriser "les entreprises et les branches à déroger" aux 35 heures, en cas d'accords avec les organisations syndicales. Selon lui, une telle mesure permettrait de "sortir de ce piège où l'accumulation des droits donnés aux travailleurs se transforme en autant de handicaps pour ceux qui ne travaillent pas".

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