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Affaire Thévenoud : les députés PS sonnés

Image d'illustration.[AFP]

"Abasourdis", les députés PS oscillaient vendredi entre déception et colère face à la chute de leur ancienne étoile montante Thomas Thévenoud, tout en se rassurant de voir l'efficacité des nouvelles lois sur la transparence de la vie politique.
 

 

Jugé très prometteur par la plupart de ses collègues, avide de "capter la lumière" pour d'autres voire "donneur de leçons" pour les plus sceptiques, Thomas Thévenoud, nommé secrétaire d'Etat au Commerce extérieur lors de la formation de Valls II, a été forcé de démissionner après seulement neuf jours au gouvernement pour s'être soustrait au fisc.

Devant cet événement "tellement déflagrateur" autour d'un ex-député issu comme elle du cru 2012, la rapporteure générale du Budget Valérie Rabault (PS) s'est déclarée "abasourdie". "Peut-être va-t-il falloir demander aux élus de fournir un document prouvant qu'ils ont bien déclaré leurs impôts", glisse à l'AFP cette élue du Tarn-et-Garonne, ancienne cadre bancaire.

Sa collègue et complice Karine Berger, également membre de la commission des Finances comme l'était M. Thévenoud, est "catastrophée". "On va avoir du mal à parler de lutte contre la fraude fiscale alors que c'est le deuxième à avoir un comportement anti-citoyen" après Jérôme Cahuzac, se désole-t-elle.

Parlant de "coup dur inattendu concernant un député apprécié de ses collègues", Yann Galut, ancien rapporteur du projet de loi de lutte contre la fraude fiscale, se dit lui aussi "abasourdi".
   
 

Thévenoud exclu du groupe PS ?

S'il souligne que "les lois votées au Parlement sur la transparence ont porté leurs fruits", cet avocat de profession propose d'aller plus loin, par exemple en demandant à tous les futurs candidats aux législatives et sénatoriales de déposer dans leurs documents obligatoires un certificat de conformité fiscale.

Autre piste, suggérée dans un livre publié par le nouveau courant "Cohérence socialiste" dont il est cofondateur: passer à l'avenir par une procédure de ratification des ministres par le Parlement, comme dans d'autres pays, pour permettre de faire toutes les vérifications nécessaires.

Chef de file des députés socialistes de la commission des Finances, Dominique Lefebvre juge que les lois post-Cahuzac --que "la droite n'a pas votées"-- "montrent leur efficacité et ne permettent plus de passer au travers des mailles du filet". "Pas besoin d'inventer de nouvelle mesure", à son avis.

Mais, ajoute-t-il, "cette affaire n'aurait jamais dû exister et il aurait dû s'assurer de sa situation fiscale, voire ne pas accepter d'être ministre. Ce n'est absolument pas justifiable, surtout au moment où on veut réhabiliter l'impôt sur le revenu et combattre les fraudeurs".

"Personne ne pouvait s'imaginer cela", s'exclame une des vice-présidentes socialistes de l'Assemblée, Sandrine Mazetier, pour qui le "seul réconfort est que les lois sur la transparence ont fonctionné".

En privé, les commentaires sont plus durs. "Je suis écoeuré et en colère. J'espère qu'il sera exclu du groupe et qu'il démissionnera de son mandat" car "ne pas payer ses impôts quand on est député c'est inadmissible", lâche un jeune élu, ulcéré par son ancien collègue "donneur de leçons". "Mais dans quel monde il vit?" lance un autre.

 

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