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UDI : campagne discrète mais disputée pour la présidence

L'ex-président de l'UDI, Jean-Louis Borloo (c), lors d'une conférence de presse le 6 mai 2013, au côté de Hervé Morin (d) et de Jean-Christophe Lagarde (g). [Bertrand Guay / AFP/Archives]

 Eux aussi doivent se trouver un nouveau chef. Eclipsée par l'UMP, la campagne des centristes de l'UDI pour la succession de Jean-Louis Borloo fait peu de bruit mais reste disputée entre Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Yves Jégo et Chantal Jouanno ou Jean-Christophe Fromantin.

 

Le premier tour du scrutin aura lieu du 8 au 14 octobre pour un résultat final à la mi-novembre. Depuis fin mai, l'UDI (Union des démocrates et indépendants), regroupement de chapelles centristes initié à l'automne 2012 par Jean-Louis Borloo, est un peu à l'arrêt malgré ses succès aux municipales et aux sénatoriales.

Les quatre candidats, trois hommes et un tandem homme/femme, multiplient les déplacements dans toute la France pour dérouler leur programme, rivalisent de tweets et affichent leurs soutiens.

Dernier ralliement en date: l'ancienne secrétaire d'Etat Rama Yade a apporté son soutien à Hervé Morin.

Chacun représente peu ou prou une sensibilité. Yves Jégo est au Parti radical, Hervé Morin au Nouveau Centre, Jean-Christophe Lagarde a sa Fed (Force européenne démocrate) et Jean-Christophe Fromantin incarne lui une sensibilité plus conservatrice sur les sujets de société par exemple.

Tous prônent l'indépendance de l'UDI par rapport à l'UMP.

 

- "Eclatement de l'UDI" -

D'ailleurs reconnaît bien volontiers l'ancien ministre de la Défense Hervé Morin, en cette période électorale, "le candidat UDI qui va discuter avec l'UMP, il est dingue!" Lui-même a juré mordicus "sur la tête de (ses) enfants" qu'il n'était pas allé voir Nicolas Sarkozy quand la rumeur a circulé.

"Avec 90% des Français qui disent ne plus faire confiance aux partis politiques, tout rassemblement apparaîtra comme un nouveau jeu d'alliance auto-protecteur et suranné", prévient de son côté Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly, qui fait figure de petit poucet dans cette compétition.

"Il y a une vraie envie de rester ensemble, chez les centristes ce n'est pas si évident que cela", a constaté Jean-Christophe Lagarde au fil de ses déplacements. "Les gens soutiennent notre indépendance et notre présence à la présidentielle", assure-t-il.

Yves Jégo, qui fait campagne avec la sénatrice Chantal Jouanno comme numéro 2, "se concentre sur les militants et les adhérents". Selon des sources concordantes, un peu plus de 27.000 personnes seront appelées à voter. Un huissier a vérifié les listings d'adhérents pour éviter les accusations de fichiers trafiqués qu'a connu le Parti radical en juin dernier.

Tous se prêtent des jeux de couloirs: entre ceux qui iraient voir Nicolas Sarkozy, celui qui serait soutenu par Jean-Louis Borloo - ce dernier a d'ailleurs dit qu'il ne soutiendrait personne - ou le troisième qui aurait l'onction de François Bayrou...

Habitués à se déchirer sur la place publique et à s'envoyer des noms d'oiseaux, les candidats ne se sont cependant pas laissés aller cette fois-ci. "C'est remarquable qu'on ait tenu une élection sans anicroche", constate M. Lagarde, à quelques jours du premier tour.

Mais, prévient un responsable centriste, "l'un ne supportera pas la victoire de l'autre", pronostiquant un réveil difficile en novembre.

D'autant que l'UDI est cernée. Courtisée par l'UMP depuis le lendemain des élections européennes, avec des appels du pied des ténors du parti, l'UDI devra se positionner par rapport à son "partenaire naturel" qui aura son nouveau président fin novembre.

"Nicolas Sarkozy mise sur l'éclatement de l'UDI", explique un cadre UMP. "Bayrou aussi!", rétorque Jean-Christophe Lagarde. D'ailleurs l'accord avec le MoDem de l'automne 2013, réconciliant Borloo et Bayrou après onze ans de brouille, est aussi en sommeil depuis le retrait de Jean-Louis Borloo et les élections européennes.

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