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Qui succédera à Jean-Louis Borloo ?

Le porte-parole de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, le président du Nouveau Centre Hervé Morin, le président par intérim de l'UDI Yves Jégo, le député Philippe Vigier, le numéro 2 du Parti Radical Laurent Hénart et le député Jean-Christophe Fromantin, posent le 15 mai 2014 à l'Elysée, avant une rencontre avec François Hollande [Alain Jocard / AFP/Archives]

Morin, Lagarde, Jégo ou Fromantin ? Quatre candidats se disputent à partir d’aujourd’hui le leadership de l’UDI laissé par Borloo.

 

Qui succédera à Jean-Louis Borloo à la tête de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) ? La bataille interne au sein du parti centriste commence aujourd’hui alors que quelque 27 000 sympathisants sont appelés à voter, par correspondance, pour élir leur nouveau leader.

Un premier tour qui s’achèvera le 14 octobre pour un résultat connu à la mi-novembre. Cette élection, éclipsée par la campagne menée actuellement à l’UMP, n’en reste pas moins disputée par quatre personnalités  : Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Yves Jégo (en tandem avec Chantal Jouanno) et Jean-Christophe Fromantin.

Le vainqueur devra s’imposer comme rassembleur, à l’image du fondateur de l’UDI, Jean-Louis Borloo, qui avait réussi en 2012 le pari de rallier au sein d’une même formation une multitude de chapelles centristes. 

Il lui faudra aussi utiliser les difficultés que connaissent l’UMP et le PS pour saisir l’opportunité qui s’offre en vue de 2017.

 

Hervé Morin, l’héritier du parti

A 53 ans, l’ex-ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy et député de l’Eure incarne le centrisme historique. Ancien de l’UDF, il a lancé en 2007 le Nouveau Centre (NC), une des principales composantes de l’UDI aujourd’hui.

«Il n’a pas de parcours sinueux, analyse Alexandre Vatimbella, directeur du Centre de recherche et d’étude du centrisme (CREC). Même s’il était contre la formation de l’UDI au départ.» Le retrait de Jean-Louis Borloo lui donne donc la chance de s’imposer. Avec sa posture d’ancien ministre, il a l’avantage d’être présent dans le paysage politique et médiatique depuis des années.

Côté sondages, Hervé Morin partait favori en juin dernier. Et voit se multiplier les soutiens en sa faveur. Dernier en date, celui de l’ex-secrétaire d’Etat UMP Rama Yade.

 

Jean-Christophe Lagarde, l’officier de réserve

Le député et maire de Drancy (Seine-Saint-Denis), âgé de 46 ans, est «l’autre» centriste pur. Egalement issu de l’UDF, Jean-Christophe Lagarde, en désaccord avec Hervé Morin, a créé en 2012 sa propre boutique, Force européenne démocrate (FED), une façon de marquer son indépendance vis-à-vis du Nouveau Centre.

Tout aussi légitime que l’ancien ministre de la Défense, Jean-Christophe Lagarde propose un discours rassembleur au sein de l’UDI mais, selon  Alexandre Vatimbella, il aurait pu récupérer les soutiens d’Hervé Morin mais n’a pas su démontrer qu’il pouvait être le chef.

 

Yves Jégo, l’opportuniste

Sans grandes convictions centristes, Yves Jégo, 53 ans, «navigue à la recherche de sa place dans la droite modérée», remarque Alexandre Vatimbella, qui voit en lui la personnalité la moins représentative de l’UDI.

Proche un temps de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), Yves Jégo est surtout un ancien fidèle de Nicolas Sarkozy, dont il a été secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer en 2008 et 2009.

Alors qu’il devait assurer l’intérim de la présidence de l’UDI jusqu’au congrès du 15 novembre, il a finalement démissionné pour se porter candidat. Et a décidé de former un tandem avec l’ex-UMP Chantal Jouanno, dont l’étiquette marquée à droite pourrait jouer en sa défaveur pour conquérir le parti.

 

Jean-Christophe Fromantin, l’électron libre

Il est l’outsider de cette élection. Souhaitant faire de l’UDI «un parti de gouvernement, indépendant et innovant», Jean-Christophe Fromantin a ses idées, et les défend à travers Territoires en mouvement, l’organisation politique dont il a la charge.

Conservateur sur les questions sociétales, il est, à 52 ans, celui qui a le plus parlé de son programme pendant cette campagne. Le député-maire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) veut en effet chambouler le système.

Et c’est ce qu’il a fait dans sa municipalité, fief sarkozyste, en défiant et s’imposant face à David Martinon en 2008. Mais cette position de franc-tireur pourrait lui jouer des tours lors de cette élection. «Il avance seul. Or, ça ne pourra pas fonctionner dans ce genre d’élections de confédération de partis», explique Alexandre Vatimbella.

 

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