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JO 2024 à Paris : Hollande dit oui, Hidalgo freine

Anne Hidalgo.[Joel Saget / AFP/Archives]

Cent ans après, les jeux Olympiques de retour à Paris ? C'est le souhait de François Hollande, mais une candidature Paris-2024 ne semble pas enthousiasmer Anne Hidalgo, la maire de Paris, plus intéressée par un projet Paris-2025 pour l'Expo universelle.
 

"Je suis favorable à ce que la ville de Paris, si elle le décide, présente sa candidature pour les jeux Olympiques": jeudi soir, lors de son intervention télévisée sur TF1 et RTL, le chef de l'Etat a donné un sérieux coup de pouce au dossier Paris-2024.

Mais les JO, c'est d'abord la candidature d'une ville. Et Paris, sa nouvelle maire Anne Hidalgo en tête, ne semble pas aussi pressée que ça de partir une nouvelle fois au combat olympique, après deux échecs successifs: face à Pékin pour 2008 puis Londres pour 2012.

"Rien ni personne ne me fera changer de calendrier et de méthode, en ce qui concerne notamment la candidature de Paris aux jeux Olympiques, d'ailleurs 2024 ou 2028", a asséné Mme Hidalgo vendredi en fin de matinée, en se démarquant clairement de M. Hollande. Elle a annoncé que la décision ne serait pas prise avant janvier.

Preuve s'il en était de cette ferveur limitée pour les Jeux du côté de l'Hôtel de ville: le projet de JO-2024 était totalement absent de sa feuille de route 2014-2020 annoncée en mai. Alors que le projet d'Exposition universelle 2025 était bien mentionné, lui.

Lundi encore, Anne Hidalgo avait affiché sa préférence, en accordant son "plein soutien" à la candidature parisienne pour le millésime 2025 de l'Expo universelle, après l'édition 1900 qui avait donné à la capitale la Tour Eiffel.

 

 

   

Etude d'opportunité en cours

"Les JO plus l'Exposition universelle quasiment la même année c'est encore l'expression de l'irréalisme du président de la République", a déploré François Fillon, vendredi matin sur RTL.

Après les échecs de Lille-2004 face à Athènes, de Paris-2008 et de Paris-2012, et surtout la déculottée d'Annecy-2018 pour les JO d'hiver (7 voix sur 95 seulement!), Paris ne veut plus se précipiter.

Fin mai, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a lancé une étude d'opportunité de six mois, avec 12 chantiers répartis sur 4 thèmes et quelque 200 personnes mobilisées.

"Bien sûr qu'on a envie de ces Jeux (...) mais on doit prendre du temps, on n'a pas le droit à l'erreur", avait alors lancé la ministre des Sports de l'époque, Najat Vallaud-Belkacem, remplacée depuis par Patrick Kanner.

Ce dernier a qualifié de "pertinente" vendredi une candidature Paris-2024, tout en affichant sa volonté de dialogue avec la mairie de Paris: "Les rapprochements vont se faire avec Anne Hidalgo. Il ne s'agit pas de contraindre mais de convaincre. Les JO et l'Expo universelle sont deux événements différents."

Pas de précipitation en tout cas du côté de Denis Masseglia, le président du CNOSF, vendredi matin, depuis Bangkok, où il se félicite cependant du soutien présidentiel: "Si demain nous sommes candidats, cela voudra dire que la France veut les Jeux. Mais nous ne sommes pas encore en phase de décision sur la candidature".
   

Verdict final, septembre 2017  

La décision définitive sera prise "au cours de l'été 2015", a rappellé le patron de l'olympisme tricolore, en précisant que les conclusions de l'étude d'opportunité, auparavant annoncées pour le mois d'octobre, seront présentées au gouvernement en janvier 2015.

Une certitude: "Le dossier 2024, 2028 ou 2032 ne ressemblera en rien à Paris-2012", avait insisté Jean-Luc Rougé, président du judo français et vice-président du CNOSF, en expliquant qu'un éventuel nouveau projet inclurait le Grand Paris.

"Nous sommes prêts à relever le défi": dès vendredi matin Jean-Paul Huchon, le président socialiste de la région Ile-de-France, s'est rangé lui dans le camp des pro-JO.
Paris-2024 aura quoi qu'il en soit des adversaires de taille: Hambourg ou Berlin sont intéressés en Allemagne, Boston, San Francisco, Los Angeles et Washington côté américain, Milan ou Rome en Italie.

Dépôt de candidature au plus tard en septembre 2015, décision finale du Comité international olympique (CIO) le 15 septembre 2017: le vote des Français aura auparavant décidé, lors de la présidentielle 2017, quel sera l'hôte de l'Elysée à savourer peut-être enfin un succès olympique, ou à encaisser un nouvel échec.

 

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