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Réunion cruciale à la CGT, au menu le sort de Thierry Lepaon

Le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, à l'issue d'une rencontre avec le Premier ministre à Matignon, le 11 avril 2014.[Fred Dufour / AFP/Archives]

Réunion cruciale vendredi 5 décembre au matin à la CGT : le numéro un Thierry Lepaon, éclaboussé par des faux pas répétés et des indemnités jugées par les militants "scandaleuses", est face à la direction de la centrale qui souhaite en majorité son départ.

 

Le bureau exécutif (direction resserrée de dix membres) se réunit au siège de la centrale à Montreuil, près de Paris avec, au menu un seul sujet : le sort du secrétaire général, aux manettes depuis seulement un an et demi (mars 2013). 

Le débat risque d'être tendu, l'état d'esprit de Thierry Lepaon reste l'inconnue : acceptera-t-il de céder la place ou ira-t-il au clash avec ses pairs?

"Il serait préférable qu'il accepte la démission, à la fois pour lui et dans l'intérêt de l'organisation, pour mettre fin à la crise", a indiqué à l'AFP une source interne. "Thierry Lepaon a perdu la confiance de l'organisation et il sera difficile pour lui de continuer à la diriger", ajoute cette source.

Selon elle, s'il accepte le départ, "il attendra probablement mardi prochain" pour soumettre sa démission à la commission exécutive (exécutif élargi d'une cinquantaine de membres), qui se réunira au siège de la centrale. 

A défaut d'accepter le départ volontaire, le numéro un risque d'être renvoyé. Une révocation du secrétaire général, selon les statuts, est du ressort du Comité confédéral national (CCN, "parlement" de la centrale). La Commission exécutive mardi peut décider d'une convocation du "Parlement".

    
Nouvelle guerre des chefs ?

Alors que Thierry Lepaon était déjà sur la sellette pour des faux pas - travaux onéreux réalisés dans son appartement de fonction et dans son bureau - les révélations cette semaine sur les indemnités perçues du comité régional CGT de Normandie, qu'il dirigeait avant de prendre la tête de la centrale, ont suscité une indignation générale à la CGT.

Le montant des indemnités est de 30.000 euros, alors qu'auparavant le chiffre de 100.000 euros circulait. "Ces indemnités ne sont pas acceptables. C'est gravissime, on ne peut plus lui donner du crédit. Ce qu'il a fait, c'est purement scandaleux, ce ne sont pas des valeurs que porte l'organisation" s'emporte une déléguée CGT.

"Il est temps que cela s'arrête", s'exclame un cadre. Désormais les yeux sont tournés vers la relève : "c'est une grande question", indique une dirigeante. "L'organisation est dans une situation de doute et d'angoisse et personne n'a envie de revivre la guerre des chefs" qui avait secoué la centrale lors de la succession de Bernard Thibault en 2012, ajoute-t-elle. 

Le conflit avait alors été réglé par l'élection de Thierry Lepaon, candidat par défaut. "Il faut que les uns et les autres fassent preuve de beaucoup de responsabilité pour affronter la période difficile à venir", prévient cette source alors que des noms commencent déjà à circuler dans la presse.

La démission du secrétaire général de la CGT, un an et demi après son élection, serait un "coup de tonnerre". La dernière fois qu'un dirigeant de la CGT a été débarqué c'était en 1909 lorsque Victor Griffuelhes, secrétaire général depuis 1901, a été contraint à la démission.

 

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