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Congrès du PS : Cambadélis sur sa lancée

Congrès du PS : Cambadélis sur sa lancée.[AFP]

Le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, devrait se voir largement conforté ce soir par les militants, pour préparer les nombreux rendez-vous des mois à venir.

 

C’est l’ultime étape avant le congrès de Poitiers, prévu du 5 au 7 juin. Ce soir, les 131 000 militants du PS sont invités à voter et devraient sans surprise re­conduire Jean-Christophe Cambadélis à son poste de premier ­secrétaire.

La large victoire de sa motion, la semaine dernière (60 %), laisse peu de place au doute, ­dans son duel face à Christian Paul, candidat de l’aile gauche du PS et chef de file des frondeurs.

 

Une personnalité de rassembleur

Le député de Paris, âgé de 63 ans, ­devrait ainsi voir son rôle de patron du PS conforté. Lui qui n’avait été désigné à ce poste que par le seul parlement du parti, à la suite du départ de Harlem Désir en avril 2014, sera pour la première fois confronté aux militants.

«Il s’agirait d’une victoire personnelle pour Jean-Christophe Cambadélis, qui a su renouer la synthèse au sein du parti», indique Yves-Marie Cann, directeur en charge de l’opinion à CSA. Considéré par son ­entourage comme un «tacticien» connaissant le PS «comme sa poche», il a prouvé sa capacité à rassembler.

Sa victoire : avoir réussi à rallier à sa motion Martine Aubry, ainsi que les signatures de la quasi-totalité de l’exécutif. A travers son élection très probable, c’est aussi la ligne politique et économique du gouvernement et son virage social-libéral, critiqué par une partie de la gauche, qui se verrait validée.

Et là ­encore, plus le score de «Camba» sera élevé, plus les frondeurs perdront en légitimité en même temps que le premier secrétaire verra sa marge de manœuvre s’étendre.

A quelques jours du congrès, qui entérinera la nouvelle orientation du parti, une large majorité permettrait en outre d’éviter un «Reims bis», le congrès de 2008 où le parti était apparu très divisé.

 

Plusieurs défis à relever

Une fois élu, le patron du PS aura le défi constant de fédérer sa famille ­politique face aux rendez-vous délicats qui s’annoncent. Il y aura d’abord les régionales, en décembre, où il sera primordial de ne pas reproduire le scénario des départementales de mars, durant lesquelles la gauche s’était avancée en ordre dispersé.

Egalement au programme, le vote du budget 2016, qui pourrait donner du grain à moudre aux contestataires de la ligne économique amorcée. Surtout si les résultats, notamment en termes d’emploi, ne sont pas au rendez-vous.

«Une fois ces deux étapes franchies, il y a la perspective de l’élection présidentielle de 2017 et de la légitimité d’une candidature de François Hollande, alors que certains seront tentés de raviver le débat sur la nécessité d’une primaire», note Yves-Marie Cann.

Enfin, reconduit à la tête de Solférino, Jean-Christophe Cambadélis aura la délicate mission de raviver la flamme socialiste. Car le parti, marqué par une érosion de ses effectifs, ambitionne de réunir 500 000 militants en 2017.

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