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France 2 : Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Cambadélis à l'unisson contre Marine Le Pen

Marine Le Pen le 20 octobre 2015 à Lyon [JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP/Archives] Marine Le Pen le 20 octobre 2015 à Lyon [JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP/Archives]

Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Cambadélis ont critiqué à l'unisson l'invitation de Marine Le Pen jeudi à Des Paroles et des Actes sur France 2, qui pour calmer la polèmique a invité Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon à participer aux débats.

Depuis la révélation de l'invitation de celle qui est bien placée pour l'élection régionale en Nord-Pas de Calais-Picardie des 6 et 13 décembre, ses adversaires font tomber une pluie de critiques sur France 2 et interpellent le CSA.

Pour "apaiser la polémique", France Télévisions a annoncé jeudi avoir invité, mercredi dans la soirée, Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon à se joindre à Marine Le Pen en deuxième partie d'émission pour un débat, à égalité de parole, sur les régionales.

Après Xavier Bertrand, rival "Les Républicains" de Mme Le Pen qui s'est indigné vendredi de ne pas avoir été invité pour lui porter la contradiction, après Pierre de Saintignon, son adversaire PS qui a saisi "en urgence" le CSA le même jour "pour non-respect du temps de parole" --sans cibler spécifiquement l'émission de la télévision publique--, ce sont les patrons respectifs des Républicains et du PS qui ont écrit au CSA.

Le premier secrétaire PS avait proposé à son homologue des Républicains de saisir de concert le CSA pour protester contre cette cinquième invitation sur 36 émissions de DPDA. M. Sarkozy a finalement téléphoné à Cambadélis.

Dans l'entourage de l'ancien président de la République, on indique que MM. Sarkozy et Cambadélis "partagent la même analyse concernant cette affaire, c'est une violation manifeste de la règle républicaine de l'équité du temps de parole". Mais ce seront finalement deux lettres, et non une conjointe, qui seront adressées au CSA et à France 2.

Interrogation "tout à fait légitime", selon Valls

Dans un courrier adressé au CSA , le directeur général des Républicains, Frédéric Péchenard, a critiqué France 2 qui, "à deux jours du début de la campagne offre une exposition médiatique de grande envergure à un candidat, tête de liste dans l'une de nos 13 régions".

"Qui peut soutenir la distinction artificielle entre le rôle de présidente du parti de Mme Le Pen et celui de candidate aux régionales pour justifier le bien-fondé d'une telle invitation ?", interroge encore ce proche de Nicolas Sarkozy, qui juge que M. Bertrand aurait été le "contradicteur" légitime face à Mme Le Pen plutôt que le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, et le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde.

Nicolas Sarkozy le 14 octobre 2015 à Limoges  [NICOLAS TUCAT / AFP/Archives]
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Nicolas Sarkozy le 14 octobre 2015 à Limoges
 

L'initiative a réjoui le FN, qui accuse perpétuellement le PS et les "Républicains" de collusion: "Cambadélis veut s'allier à Sarkozy devant le CSA. Ils le font déjà aux élections", a raillé Louis Aliot, vice-président du FN sur Twitter.

Mercredi, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, le Premier ministre Manuel Valls, interpellé par le porte-parole de LR, Sébastien Huyghe, a jugé "tout à fait légitime" de s'interroger sur cette nouvelle invitation de Marine Le Pen à l'émission politique phare sur France 2 tout en assurant privilégier le "débat".

Cette invitation à une heure de grande écoute intervient quelques jours avant que démarre l'obligation d'équité entre les candidats, le 26 octobre.

Le CSA a appelé mercredi les télévisions qui reçoivent des personnalités politiques "fortement impliquées" dans la campagne des régionales à donner "dès à présent" la parole à leurs concurrents, dans un communiqué publié à la veille de DPDA.

Le temps d'antenne du FN est monopolisé par Mme Le Pen et Florian Philippot --qui trustent les classements en nombre d'invitations--, mais reste beaucoup plus faible que ceux du PS et des Républicains.

"Ce parti n’a qu’un leader à l'envergure nationale suffisante pour le représenter dans une telle émission, là où le PS ou Les Républicains partagent leur temps de parole en plusieurs voix", avait justifié dans L'Obs David Pujadas, présentateur vedette du rendez-vous politique de France 2.

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