La Corse fait figure d'exception dans le scrutin des élections régionales.
Car si le tripartisme s'est imposé en métropole, une quatrième voix s'est faite entendre sur l'Île de Beauté. La liste régionaliste Pè a Corsica, porté par Gilles Simeoni, a obtenu 35,34 % des suffrages exprimés, devançant ainsi le candidat de gauche, Paul Giacobbi (Prima a Corsica, 28,49 %) et celui de droite, José Rossi (Le Rassemblement, 27,07 %). Le Front national, avec Christophe Canioni, a été à la traîne, avec seulement 9,09 % des voix. Avec un taux de participation frôlant les 67 %, la Corse a été la région où le devoir civique a été le plus respecté.
C'est la première fois que les nationalistes corses remportent les élections régionales. Entre les deux tours, Gilles Simeoni, chef de file du courant modéré des nationalistes, s'est allié aux nationalistes radicaux. Plus de trente-cinq pour cent des suffrages exprimés ont ainsi propulsé 24 de leurs candidats sur les bancs de l'hémicycle territorial. Pour obtenir la majorité absolue, deux sièges manquent néanmoins au parti, qui devra donc composer avec d'autres forces politiques.
La Corse, une région à part
En vertu d'un statut particulier, la Corse est une collectivité territoriale aux pouvoirs plus étendus que les 12 autres régions. Son organisation tient notamment compte des spécificités géographiques et historiques de la région. Pendant leur campagne électorale, les nationalistes ont d'ailleurs annoncé la couleur. Inscrire la Corse dans la Constitution pour adapter les lois aux spécificités de l'île, obtenir un statut fiscal dérogatoire, donner la priorité à l'agriculture et au tourisme de qualité, tendre vers l'autonomie énergétique : telles ont été, entre autres, les promesses du parti régionaliste.
L'assemblée issue du second tour est élue pour deux ans seulement avant un nouveau scrutin. En effet, la Corse deviendra le 1er janvier 2018 une collectivité unique, née de la fusion de la collectivité territoriale et des conseils départementaux de Corse-du-Sud et de Haute-Corse. En attendant cette future "collectivité de Corse", les régionalistes sont au pouvoir.