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Régionales : qui sont les futurs présidents de régions ?

Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ont remporté les régions NPDCP et Ile-de-France Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ont remporté les régions NPDCP et Ile-de-France [ PATRICK KOVARIK / AFP]

Ils étaient 22, ils ne seront désormais plus que treize. Les futurs présidents des nouvelles grandes régions issues de la réforme territoriale ont été désignés dimanche 13 décembre, au terme du second tour des élections régionales.

Sept d'entre eux se présentaient dans le cadre de l'alliance Les Républicains-UDI-Modem, cinq autres portent les couleurs du Parti socialiste. Seule exception au bipartisme, le vainqueur du conseil régional corse, qui appartient au mouvement nationaliste de l'île de beauté.

Philippe Richert, de l'Alsace à l'ACAL

Il fut longtemps le seul président de région de droite, dans un Hexagone uniformément rose. À la tête du conseil régional d'Alsace depuis 2010, Philippe Richert s'apprête désormais à présider la nouvelle région Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine (ACAL). Un territoire qu'il connaît bien, pour y avoir exercé plusieurs mandat locaux. Sénateur du Bas-Rhin de 1992 à 2010, il fut notament conseiller municipal de Strasbourg de 1995 à 1998 et président du conseil général d'Alsace de 1998 à 2008.

Centriste d'origine, Philippe Richert a commencé sa carrière politique au sein de l'UDF, avant de rejoindre l'UMP lors de sa création en 2002. Il a participé au gouvernement Fillon III, en tant ministre chargé des Collectivités territoriales auprès du ministre de l'Intérieur, de 2010 à 2012.

Xavier Bertrand, l'enfant du pays picard devenu ténor de la droite

Elu président du conseil régional de Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand se retrouve ainsi dépositaire d'un troisième mandat consécutif. Il est en effet déjà maire de Saint-Quentin (Aisne) depuis octobre 2010 et député de la deuxième circonscription de l'Aisne depuis juin 2012.

Picard d'origine est très ancré dans la politique locale, il a également mené une importante carrière nationale. Il a en effet secrétaire général de l'UMP (de 2008 à 2010) et ministre de la Santé du gouvernement Villepin (2005-2007), puis ministre du travail des trois gouvernements Fillon (2007-2012).

Hervé Morin, le dernier des centristes en Normandie

C'est l'unique centriste à avoir remporté une région dimanche. Alors que l'alliance LR-UDI-Modem avait présenté trois candidats de sa famille politique, il est en effet le seul à avoir tiré son épingle du jeu. Président du Nouveau Centre depuis 2008 et cofondateur de l'UDI en 2012, Hervé Morin a été ministre de la Défense des deux premiers gouvernements Fillon. Tenté par la course à la présidentielle lors de la dernière élection, il s'était finalement rallié à Nicolas Sarkozy.

Natif de l'Eure, il est maire de la commune d'Épaignes depuis 1996 et député de la troisième circonscription du département depuis 1998. Propriétaire d'un harras dans la région, il y élève des purs-sangs, sa passion.

Jean-Yves Le Drian, l'irréductible Breton

Sa région, la Bretagne, est l'une des rares à avoir placé la gauche bien en tête dès le premier tour des élections. Une preuve de la popularité, sur le terrain, de ce natif de Lorient, président du Conseil régional depuis 2004. Lors de son arrivée au ministère de la Défense en 2012, Jean-Yves Le Drian avait démissionné de cette fonction, afin de respecter le principe de non-cumul des mandats fixé par François Hollande.

Cependant cette fois-ci, Jean-Yves Le Drian fera une entorse à la règle, justifiée selon l'exécutif par le contexte d'état d'urgence. Difficile en effet pour le gouvernement, alors que les frappes françaises s'intensifient en Syrie, de se passer de ce ministre de la Défense devenu incontournable, de la vente des Rafale à la gestion des opérations au Mali et en Centrafrique.

Bruno Retailleau, du Puy du Fou au Sénat

Longtemps resté dans l'ombre de son mentor Philippe de Villiers (MPF), qui l'avait repéré dans sa jeunesse alors qu'il était bénévole au parc du Puy du Fou, Bruno Retailleau s'est progressivement émancipé depuis 2010, allant finalement jusqu'à rejoindre les rangs de l'UMP en 2012. Deux ans plus tard, le Vendéen de 54 ans, sénateur depuis 2004, a même pris la tête du groupe UMP au Sénat. Il est encore aujourd'hui président du groupe Les Républicains.

Lors des débats à la chambre haute, qu'il n'entend pas quitter malgré son élection à la tête de la région, il s'est notamment fait remarqué pour son opposition au mariage pour tous et ses prises de position en faveur des chrétiens d'Orient.

Alain Rousset, l'Aquitaine chevillée au cœur

Le socialiste Alain Rousset préside la région Aquitaine depuis 1998. C'est avec une large avance devant sa rivale LR, Virginie Calmels, qu'il a conquis la présidence de la région élargie Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Très attaché au rôle des régions, il est président de l'Association des régions de France (ARF) depuis 2004.

Maire de Pessac (Gironde) de 1981 à 2001, puis de 1er adjoint au maire de cette ville de 2001 à 2007, il s'est beaucoup investi dans le développement de cette petite commune de la banlieue bordelaise. Il a notamment participé à la création de la Cité scientifique et technologique de Pessac Bordeaux-Unitec en 1989, et créé le Festival international du film d'histoire de Pessac en 1990.

Carole Delga, une présidente pour Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

Ni la région Languedoc-Roussillon, ni la région Midi-Pyrénées n'avaient jamais été présidées par une femme. Ce sera chose faite à partir de janvier, grâce à l'élection de la socialiste Carole Delga. Celle-ci avait quitté, en juin, son poste de secrétaire d'État chargée du Commerce et de l'Artisanat afin de se consacrer pleinement à sa campagne.

À 44 ans, elle a déjà une belle carrière politique derrière elle, commencée avec son élection dès le premier tour, en 2008, à la tête du conseil municipal de sa ville d'origine (Martres-Tolosane). Elle rejoindra ensuite le conseil régional de Midi-Pyrénées en 2010, puis l'Assemblée nationale en 2012.

Christian Estrosi, un motocycliste en Paca

Le candidat Les Républicains s'est imposé dimanche face à Marion Maréchal Le Pen dans une région qu'il connaît bien. Christian Estrosi est en effet maire de Nice, sa ville natale, depuis 2008, mais également président de la métropole Nice Cote d'Azur et député des Alpes-Maritimes.

Derrière ce parcours apparamment classique, ce cache en outre un champion de moto. Il a en effet entrepris dans sa jeunesse une carrière de pilote de Grand Prix motocycliste, une discipline dont il a été quatre fois champion de France. Lors de son premier mandat en tant que conseiller municipal à Nice, en 1983, il a d'ailleurs été nommé adjoint aux sports.

Laurent Wauquiez, cap à droite pour Auvergne-Rhône-Alpes

Chantre d'une droite musclée, le futur président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes déstabilise parfois son propre camp. Rien ne semble pourtant devoir stoper l'irresistible ascencion du jeune Lyonnais, père de deux enfants. Député à 29 ans, membre du gouvernement à 32, Laurent Wauquiez franchit à 40 ans une nouvelle étape en raflant la région.

Normalien, agrégée d'histoire et énarque, Laurent Wauquiez a tout des élites parisiennes souvent critiquées sur le terrain. Mais son franc-parler et ses prises de positions tranchées lui évitent de pâtir de cette image. Député de Haute-Loire et maire du Puy-en-Velay, il a mené une campagne de fond, sillonant la nouvelle région des auberges de montagnes au salles de spectables lyonnaises.

Valérie Pécresse, énarque polyglotte pour l'Ile-de-France

Valérie Pécresse a fait basculer à droite l'Ile-de-France, dirigée depuis 17 ans par la gauche. Une victoire raflée de justesse par la député des Yvelines de 48 ans, candidate malheureuse à la région en 2010 et ancienne ministre, au prix de 150 meetings particulièrement dynamiques.

Mère de trois enfants, Valérie Pécresse est diplômée d'HEC et sortie deuxième de l'ENA. Mais l'ancienne ministre de l'Enseignement supérieur, puis du Budget, ne s'est pas contentée de ce parcours brillant classique. Elle a également étudié le russe et le japonais, deux langues qu'elle est partie perfectionnée successivement dans un camp de jeunesse communiste à Yalta et à Tokyo où elle vendait des liqueurs et des camescopes.

François Bonneau, sauveteur de la gauche en Centre-Val de Loire

L'ancien professeur de lettres était à la tête de la région Centre depuis 2007, à la suite de la démission de son mentor Michel Sapin, nommé ministre des Finances. Pourtant, personne ne le donnait gagnant dans la région élargie Centre-Val de Loire, que la gauche s'était résignée à perdre au vu des sondages. Mais l'ancien marathonien a su faire triompher sa méthode, faite de dialogue et de persuasion patiente.

Élu à l'assemblée régionale depuis 1998, François Bonneau a par ailleurs siégé au conseil municipal de Montargis (Loiret) de 1983 à 2008. Lors de la primaire socialiste avant la présidentielle de 2012, cet ancien principal de collège avait soutenu Martine Aubry.

Marie-Guite Dufay, une spécialiste de l'emploi en Bourgogne-Franche-Comté

À 66 ans, l'ancienne cadre de l'ANPE a permis à la gauche de garder la Bourgogne-Franche-Comté, malgré un score peu prometteur au premier tour, où elle était arrivée troisième. Mais contrairement aux candidats socialistes en Paca et Nord-Pas-de-Calais-Picardie, l'actuelle présidente de la région Franche-Comté n'a pas été contrainte de se retirer par le parti socialiste.

Diplômée de Sciences Po Paris, elle a rejoint à 22 ans son mari dans la région, où elle s'est tout de suite impliquée dans la vie associative, notamment pour défendre les droits des femmes. Directrice du pôle régional de reclassement des personnes licenciées de l'agence pour l'emploi, elle a débuté en politique en 1989 comme conseillère municipal de Besançon, mais n'a adhéré au parti socialiste qu'en 1993.

Gilles Simeoni, un nationaliste pour la région Corse

Il est le seul, parmi les futurs présidents de régions, à n'être ni de droite, ni de gauche. Car Gilles Simeoni est avant tout un défensur passionné de la cause nationale corse. Avocat à Bastia - ville dont il est maire depuis 2014 - il a notamment défendu Yvan Colonna, condamné à perpétuité pour l'assassinat du procès Claude Erignac.

Gilles Siméoni est chef de la coalition autonomiste Femu a Corsica ("Faisons la Corse"). Opposé à l'action violente clandestine, ce docteur en sciences politique prône le dialogue et le consensus, défendant un "nationalisme d'ouverture". Dans cette perspective, il a notamment œuvré au rapprochement avec les indépendantistes du parti Corsica Libera.

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