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François Hollande mobilisé pour l'emploi

François Hollande a annoncé que l'Etat allait dégager près d'un milliard d'euros pour former 500 000 demandeurs d'emploi. [© YOAN VALAT / POOL / AFP]

La priorité n'a pas changé. François Hollande veut poursuivre un seul et même objectif : inverser la courbe du chômage.

Le chef d'Etat a annoncé lundi, lors de ses voeux au Conseil économique, social et environnemental (Cese), un plan d'urgence pour doper l’emploi, «la seule question qui vaille au-delà de la sécurité des Français».

Une priorité partagée par l’ensemble de la population, qui, selon un récent sondage Odoxa pour Le Parisien, souhaite à 56 % pour l’année à venir une baisse du chômage. Car les indicateurs sont dans le rouge. En novembre dernier, le pays comptait 3 574 800 demandeurs d’emploi.

Un renfort de deux milliards

Pas question, pour l’exécutif, de changer de politique économique. Ainsi, le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), mis en place en 2013, sera transformé en une baisse définitive des cotisations sociales. L’objectif, inciter les entreprises à embaucher. Afin de ne pas les dissuader de proposer des CDI, le gouvernement instaurera bien un plafonnement des indemnités prud’homales de licenciement, comme le prévoyait la loi Macron.

De même, toujours dans le but de flexibiliser le marché du travail, François Hollande a annoncé que les accords d’entreprises pourront fixer le taux de majoration et le nombre d’heures supplémentaires. Les sociétés de moins de 250 salariés qui joueront le jeu, en embauchant des jeunes ou des demandeurs d’emploi en CDI ou en CDD de plus de six mois, seront récompensées. Pour ces salariés rémunérés entre 1 et 1,3 fois le Smic, elles recevront une aide de 2 000 euros par an.

Enfin, le président veut favoriser la formation. L’Etat dégagera ainsi près d’un milliard d’euros sur le plan de prise en charge de 500 000 demandeurs d’emploi. Les contrats en alternance seront également encouragés et leur accès sera facilité pour les jeunes. L’ensemble de ces mesures représentent un investissement de deux milliards d’euros, compensé par «des économies», qui n’ont pas été précisées.

Le défi du quinquennat Hollande

Si François Hollande porte personnellement ce projet, c’est que les enjeux sont de taille pour lui. Car, au-delà de légitimer sa politique économique, le chef d’Etat a fait de la baisse durable du chômage la condition de sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. Or, depuis le début du quinquennat, le nombre de demandeurs d’emploi n’a cessé d’augmenter (+ 650 000).

Un véritable défi sachant que la droite, comme une partie de la majorité, ont exprimé des réserves sur l’efficacité de ce plan d’urgence. Au contraire de plusieurs syndicats et du patronat qui, derrière la voix du Medef, s’est réjoui de mesures allant «dans le bon sens».

Repères

9 septembre 2012. François Hollande promet «d’inverser la courbe du chômage» d’ici à un an.

26 octobre 2012. Le gouvernement Ayrault crée les emplois d’avenir, dans le but de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes en difficulté.

1er janvier 2013. Le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) entre en vigueur. Il instaure des baisses de cotisations patronales.

11 décembre 2014. La loi Macron est présentée à l’Assemblée nationale. Elle prévoit notamment de plafonner les indemnités de licenciement.

4 novembre 2015. La ministre du Travail, Myriam El Khomri, présente ses pistes pour réformer le Code du travail.

31 décembre 2015. Lors de ses vœux à la nation, François Hollande décrète un «état d’urgence économique et social».

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