Le président de la région Paca souhaite contribuer au plan d’urgence pour l'emploi mis en place par l’exécutif. Il présente ce jeudi à l'Assemblée une proposition de loi pour favoriser l'apprentissage.
Christian Estrosi a été reçu mardi à Matignon puis à l’Elysée, aux côtés des autres présidents de région. Au menu des discussions avec François Hollande et Manuel Valls : la mise en œuvre du plan d’urgence pour l’emploi, annoncé le 18 décembre. Le député-maire de Nice entend y participer pleinement, grâce à de nombreuses initiatives.
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Aujourd’hui, 25 000 offres d’emploi sont non pourvues en Paca. Ce partenariat Etat-région peut-il être la solution ?
Le gouvernement doit être en cohérence avec lui-même : il a souhaité, avec la réforme territoriale (loi NOTRe), confier aux régions la compétence en matière d’emploi et d’économie. J’ai été élu sur un programme que j’appliquerai. Et si l’Etat veut aider les régions, je réponds «pourquoi pas ?». Donner la main à la région sur toute la coordination de l’emploi est pour moi la solution la plus efficace. Je suis donc volontaire pour prendre le maximum de compétences, si l’Etat compense les investissements des régions.
De quelle manière souhaitez-vous agir ?
Je demande que le territoire, que je préside, puisse être pilote dans un certain nombre de domaines à titre expérimental, par exemple le transfert de Pôle Emploi de l’Etat vers la région. Je souhaite également que les régions puissent gérer directement les pôles de compétitivité et les politiques liés à l’innovation. Après un accord verbal du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, j’attends une réponse définitive sur ce point, ainsi que sur les modalités. Je demande enfin que l’Etat nous donne toutes les cartes sur la politique d’apprentissage. François Hollande a annoncé qu’il souhaitait aider cette filière, alors que le nombre d’apprentis est tombé de 520 000 en 2012 à 460 000 en 2015. Il est temps de changer les choses.
Vous présentez justement, ce jeudi à l’Assemblée, une proposition de loi sur l’apprentissage. Que prévoit-elle ?
La région doit, avant tout, être l’interlocutrice unique, qui pilote la formation professionnelle en lien avec les branches, les syndicats patronaux ainsi que ceux des salariés. Le but est que ce ne soit plus les administrations qui fassent les plans de formation, mais la région, en lien avec le monde du travail que j’ai associé, contrairement à mon prédécesseur (Michel Vauzelle, ndlr). L’apprentissage doit en outre être possible dès l’âge de 14 ans en alternance, à raison de trois jours en entreprise et deux jours à l’école.
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On sait que des milliers de jeunes sont en décrochage scolaire. En les aiguillant le plus tôt possible vers la formation professionnelle, on peut les sauver. De plus, les conditions de travail des apprentis doivent être alignées sur celles des salariés. Il faut en finir avec l’apprenti charpentier qui ne peut pas monter sur une échelle. Enfin, nous souhaitons rendre obligatoire la création d’une banque régionale d’apprentissage, une sorte de guichet où se rencontreraient les entreprises et les organismes de formation (lycées professionnels, centres de formation d’apprentis et collectivités) pour mettre en adéquation l’offre de formation et les besoins des entreprises.