Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes est au cœur d’une vive polémique depuis mercredi matin pour avoir fait un parallèle entre les femmes qui portent le voile et les «nègres» qui étaient favorables à l’esclavage.
Lors de cette interview sur RMC, la ministre dénonçait les marques de vêtements qui développent des lignes «pudiques», dont des voiles, à destination des femmes musulmanes. La situation a dérapé lorsque le journaliste Jean-Jacques Bourdin lui a fait remarquer que certaines femmes «choisissent» de porter de telles tenues : «Mais bien sûr. Il y a des femmes qui choisissent, il y avait aussi des nègres américains qui étaient pour l’esclavage», lui a-t-elle répondu.
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Ce paralèle et l’utilisation du mot «nègre» ont déclenché de nombreuses réactions sur Twitter, les internautes dénonçant le racisme des propos de Laurence Rossignol.
En fait c'est pas de sa faute @laurossignol a juste raté la formation du gouvernement contre le racisme ... pic.twitter.com/ijBRzfFp9H
— Widad.K (@widadk) 30 mars 2016
Du simple fait d'avoir employé le mot raciste & insultant "nègres", @laurossignol devrait être virée du gouvernement https://t.co/4BqzM379sn
— Thomas Guénolé (@thomas_guenole) 30 mars 2016
Imaginer la réaction de mes amis dans mon ancienne fac aux U.S en apprenant qu'en France une ministre emploie le mot "nègre"#Rossignol
— Jean Pierre Duthion (@halona) 30 mars 2016
Une pétition réclamant des sanctions à l’encontre de la ministre a également été lancée sur la plateforme Change.org. «Interpellée sur le faux débat de la mode islamique, elle a tenu des propos scandaleux alimentant les amalgames et les stigmatisations visant les femmes musulmanes et les millions de déporté-e-s de l’esclavage», soulignent les iniateurs de cette pétition.
De son côté, Laurence Rossignol a expliqué au site BuzzFeed avoir employé le mot «nègre» uniquement «en référence à l’ouvrage abolitionniste De L’esclavage des nègres de Montesquieu». Face à l’ampleur de la polémique, la ministre a reconnu quelques heures plus tard à l’AFP «une faute de langage».